Paul McCartney photographe. Une facette encore méconnue du légendaire membre des Beatles, révélée pour la première fois en France. Intitulée « Paul McCartney Photographe 1963-64 : Eyes of the Storm », l’exposition présentée au musée Granet retracera, en images, une période charnière de l’histoire du groupe britannique, au moment précis où la Beatlemania s’empare du monde.
Dans l’œil du cyclone Beatles
Entre 1963 et 1964, Paul McCartney immortalise le quotidien fulgurant des Beatles à l’aide d’un appareil photo 35 mm. Liverpool, Londres, Paris, puis les États-Unis : ville après ville, concert après concert, le musicien capte l’envers du décor d’un phénomène en train de naître. Ces images, redécouvertes en 2020 dans ses archives personnelles – près d’un millier de photographies –, constituent un témoignage profondément intime sur l’ascension vertigineuse du groupe. "À l’époque, on n’avait pas le droit à la paresse. Il fallait prendre la bonne photo, composer l’image dans le cadre", confie Paul McCartney. Des clichés souvent pris sur le vif, parfois flous, parfois rigoureusement cadrés, mais toujours empreints d’une grande sincérité.
De Paris à l’Amérique, le choc de la célébrité
L’exposition reviendra notamment sur le passage des Beatles à Paris, où ils se produisent à l’Olympia avec Sylvie Vartan, puis sur leur arrivée aux États-Unis en février 1964. Leur prestation dans The Ed Sullivan Show, suivie par près de 73 millions de téléspectateurs, marque un tournant historique : les Beatles deviennent des stars planétaires et redéfinissent durablement la notion de célébrité.
Pour McCartney, l’Amérique fascine : "C’était le berceau de toute la musique qu’on aimait". À travers ses photographies, il capture l’émerveillement de ces jeunes Britanniques découvrant un pays symbole de modernité, moins de vingt ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Une plongée dans les années 60
Sur 700 m², plus de 250 photographies seront présentées selon un parcours chronologique en huit temps forts, de Liverpool aux derniers jours de l’été 1964. Hôtels, répétitions, trajets en voiture ou en train, coulisses, scènes de rue… Ces images dévoilent l’intimité de quatre garçons propulsés sous le regard constant des médias. Au-delà du groupe, c’est toute l’esthétique des années 60 qui ressurgit : une société aujourd’hui disparue, saisie à travers une vitre, une lunette arrière ou un trottoir parisien.
Un événement culturel majeur
Pratiquant la photographie depuis l’enfance – grâce à un Kodak Brownie familial –, Paul McCartney signe un travail sensible et personnel, empreint de nostalgie joyeuse.
L’exposition, organisée avec Sarah Brown, la National Portrait Gallery de Londres et le musée Granet, s’inscrit dans les célébrations des 200 ans de la photographie et dans la programmation des Rencontres d’Arles, via le Grand Arles Express.
Un rendez-vous immanquable pour les amateurs de musique, de photographie et d’histoire contemporaine.

