Un cancre qui préférait l'école des "pierres plates"

Né à Marseille en 1874 de parents italiens immigrés, Vincent Scotto n'était pas fait pour les études. Dernier d'une fratrie de cinq, le "caganis" préférait l'école buissonnière à la salle de classe. "Il faisait l'école des pierres plates", raconte Michel Méténier, en référence aux rochers du Fort Saint-Jean où il allait s'amuser.

Placé en apprentissage chez un ébéniste par son père charpentier de marine, le jeune Vincent a d'autres ambitions. En cachette, il se fabrique une guitare pour accompagner ses chansons, lui qui a déjà remporté un premier prix de chant à l'école.

 

La vengeance de la guitare cassée

Le drame survient lorsque son frère aîné, Lazare, découvre l'instrument caché sous l'établi. De rage, il fracasse la guitare ! Loin de se décourager, Vincent quitte l'atelier mais finit par recevoir... une nouvelle guitare offerte par ce même frère pris de remords. C'est avec cet instrument qu'il composera toute sa vie.

 

"L'air est bien, les paroles non"

En 1903, le déclic se produit. Un parolier célèbre de l'époque, Henri Christiné, entend une mélodie composée par Scotto. Son verdict est sans appel : "L'air est bien, les paroles non". Il propose alors un nouveau texte sur cette musique entraînante.

Le titre ? "La petite Tonkinoise". La chanson devient immédiatement un triomphe à Paris, puis dans le monde entier. "C'est le premier succès à partir de là, Scotto est connu", explique notre historien. Ce tube lancera une carrière phénoménale, marquée par les célèbres opérettes marseillaises (Un de la Canebière, Au pays du soleil) qui résonnent encore aujourd'hui.

 

Retrouvez "Tié du Sud" avec Michel Méténier chaque mercredi après-midi dans l'émission "La Famille" sur Maritima.

 

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