Laurence Durandau nous ouvre les portes de la deuxième édition de "La Semaine du Récit", un événement qui transforme l'art de raconter des histoires en un véritable laboratoire artistique et un espace de partage intense.

 

 

Le "Récit" : quand "Je" devient "Nous"

 

Imaginé par le Collectif GENA et sa directrice artistique Julie Lucazeau, cet événement met à l'honneur "l'art de raconter le monde". "J'aime cette idée qu'en donnant forme à nos histoires singulières, nous tissons un récit commun", explique Julie Lucazeau. Loin du théâtre traditionnel, la Semaine du Récit privilégie la parole vivante, où des artistes écrivent et interprètent leur propre histoire.

L'événement, qui se tient jusqu'au 15 novembre, mêle théâtre, narration, slam et ateliers, dans une synergie totale avec le Théâtre de l'Astronef.

 

 

"Le Dernier Aïd" : l'histoire d'une transmission

 

Au cœur de la programmation, une création particulièrement attendue : "Le Dernier Aïd", écrite et interprétée par Wacil Ben Messaoud. Ce jeune comédien, originaire de Port-de-Bouc et fils du célèbre boucher local, met en scène les 24 dernières heures avant la fermeture de la boucherie paternelle, le jour même de l'Aïd.

"C'est l'histoire de la relation entre un père et son fils", explique Sébastien Davis (Compagnie Kourtrajmé), qui assure la collaboration artistique. "C'est la volonté d'un fils de couper le cordon, tout en rendant hommage à un père qui, lui-même, a dû couper le cordon en quittant l'Algérie pour la France". Une histoire de transmission et d'émancipation que Wacil proposera au public ce samedi 9 novembre à 20h. Le privilège de la découverte revenant aux scolaires cette après-midi, en l'occurrence aux élèves du lycée Lurçat en provenance de Martigues !

 

 

De la scène aux ateliers : une parole partagée

 

D'autres artistes partagent leurs histoires personnelles, comme Mike Nguyen Van Le avec son spectacle en sortie de résidence "L'homme aux yeux de chat", qui explore la mémoire et l'expatriation liée à la guerre du Vietnam. Ou encore Anahita Gohari, qui présentera "Cheikha et Hilma : looking for Cherine" (le 14 novembre), une fiction puissante inspirée du destin deux artistes, l'Algérienne Cheikha Rimiti, "mère de la musique raï" et la Suédoise Ilma Af Klint, précurseure de l'art abstrait, pour interroger la place des femmes issues de doubles cultures.

La Semaine du Récit a débuté mardi par une scène ouverte qui n'a pas manqué de surprendre et de toucher André Péri et Marie Laigneau-Bignon, tous deux aux manettes de l'Astronef. De quoi affirmer sa vocation de théâtre populaire, ouvert et accessible à tous, au cœur des quartiers Nord de Marseille. 

Ateliers et spectacles sont au programme jusqu'à la mi-novembre. A vous de venir à la rencontre des artistes engagés pour vous nourrir de récits et ensemble "refaire le monde" !...  Billetterie en ligne sur astronef.org