Aix-en-Provence
-
Économie,
Social
Après la liquidation judiciaire, les 10.000 salariés de Milee bloqués4min
Par Maritima 02/10/2024 à 17:22
Entre salaires et soldes de tout compte non-versés et procédures administratives interminables, les 10.000 anciens salariés du distributeur de publicités Milee, placé en liquidation judiciaire en septembre, sont toujours bloqués, dans l'incapacité de tourner la page et de chercher un nouvel emploi.
"Il y a une urgence humaine pour toutes les familles des salariés", a insisté Pascal Macarez, membre du CSE (Comité social et économique) pour la CAT, le syndicat majoritaire chez Milee, mercredi, avec une quarantaine d'ex-employés de l'entreprise, à Aix-en-Provence.
"Tout le monde se renvoie la balle et on n'a aucune réponse", se désole Margareth Vintenon, 69 ans, elle aussi venue avec ses collègues, pour la plupart membres du CSE de l'entreprise, devant le siège du groupe Hopps, la holding propriétaire de Milee.
Salariée depuis plus de 35 ans de l'entreprise, qui fut un des leaders de la distribution d'imprimés publicitaires, elle se retrouve complètement bloquée, comme son mari et son fils, eux aussi ex-employés du distributeur.
"On attend encore les salaires d'août et de septembre"
Depuis l'annonce de la liquidation judiciaire, le 9 septembre, les 10.000 employés, beaucoup âgés et en situation déjà précaire, attendent toujours leurs deux derniers mois de paye mais aussi leur solde de tout compte, nécessaire pour postuler à France Travail (ex-Pôle emploi) par exemple.
"Les salaires de juillet n'ont été versés que fin septembre par l'AGS (l'assurance de garantie des salaires, NDLR.) et on attend encore ceux d'août" et de septembre, détaille Pascal Macarez.
Mise en cause par les salariés, l'AGS assure elle être en mesure de gérer un nombre aussi important de dossiers en même temps. "On ne fait pas les bulletins de salaire, on ne fait pas les soldes de tout compte. On ne peut payer les relevés de créance que quand on les reçoit du mandataire judiciaire. Et on paye entre J+1 et J+3", s'est défendu le président du conseil d'administration de l'AGS, Christian Nibourel, auprès de l'AFP.
"On ne pensait pas que ce serait si soudain", reconnaît Guillaume Commenge, secrétaire fédéral FO presse/édition/publicité, concernant la liquidation judiciaire, en précisant que "les élus du CSE et les délégués syndicaux n'ont même pas encore reçu leur lettre de licenciement".
"La plus grosse crainte, c'est qu'il y ait un drame pour des personnes prises à la gorge"
"On n'a pas vraiment de délai" pour recevoir ces documents, se désole Pascal Macarez: et "maintenant, la plus grosse crainte c'est qu'il y ait un drame pour des personnes prises à la gorge à cause de la lenteur administrative, et qui ne peuvent tout simplement plus s'en sortir" ,avertit-il.
La direction de Milee, évoquant un effondrement du marché de la distribution d'imprimés publicitaires en France, avait initialement annoncé en mars un plan de restructuration prévoyant la suppression de 3.500 postes.
Mais avant même la mise en place de ce plan, "les pertes n'ont pu être endiguées et la trésorerie de Milee est ressortie trop affaiblie à la fin du premier trimestre", avait ensuite indiqué la direction pour expliquer sa demande de redressement judiciaire le 30 mai, menant à la liquidation en septembre par le tribunal de commerce de Marseille.
Pour sa part, le syndicat CAT estime que "la direction porte une lourde responsabilité, du fait du mode de gestion de l'entreprise et plus généralement du groupe Hopps".
avec © Agence France-Presse
Tags :
A lire aussi
Istres
-
Économie
Mobilisation des agriculteurs : action coup de pneus hier soir à Istres
Martigues
-
Économie
Salon Pétrochymia à Martigues : "On tend vers une chimie 5.0"
Miramas
-
Économie
Black Friday : "Avec les fêtes de Noël qui approchent, c'est top !"
Gardanne
-
Économie
Gardanne : la centrale biomasse va redémarrer en 2025