Le baromètre est formel et la tendance s'installe dangereusement. Au 3ème trimestre 2025, le chiffre d'affaires des petites et moyennes entreprises de la région a reculé de 1,1%.

Une baisse qui pourrait sembler anecdotique si elle n'était pas la huitième consécutive. Au micro de Didier Gesualdi, Nicolas Férand ne cache pas une certaine inquiétude, tempérée par la résilience estivale. "Sans une belle période estivale, les chiffres auraient été bien pires", analyse-t-il, soulignant que l'économie régionale est sauvée par ses piliers : le tourisme et l'industrie.

 

L'immobilier et le commerce en souffrance

Si l'industrie tient bon sur le pourtour de l'Étang de Berre, d'autres secteurs tirent la langue. Le bâtiment, la restauration et le commerce de détail sont les premiers touchés.

La cause ? Un cocktail délétère pour le portefeuille des ménages. "Les Français consomment moins", constate Nicolas Férand. L'inflation sur les charges a forcé les entreprises à augmenter leurs prix, tandis que le pouvoir d'achat des clients s'effrite. Résultat : "Le consommateur a tendance à ralentir sa consommation et à mettre dans des bas de laine".

 

"Une entreprise marche à la confiance"

Pour le Président des experts-comptables, le mal est aussi psychologique et politique. L'instabilité actuelle à l'Assemblée et l'absence de cap clair freinent les investissements. "Quand il n'y a plus de confiance, le chef d'entreprise a tendance à ralentir les investissements. C'est son carburant premier. Nos parlementaires ne savent pas ce qu'ils font, et cela crée une vraie instabilité."

Pourtant, tout n'est pas noir. Nicolas Férand note un signal positif inattendu : une baisse des défaillances d'entreprises. Les sociétés en difficulté semblent avoir épuré leur passif, signe d'une certaine résistance du tissu économique local.

 

Le virage numérique : l'urgence absolue

Comment s'en sortir quand la conjoncture est morose ? Pour Nicolas Férand, la solution passe par la modernisation. Il pointe du doigt un retard structurel des TPE locales sur le numérique.

"C'est le moment de créer son entreprise, mais il faut bien s'entourer", conseille-t-il, insistant sur la nécessité d'avoir un vrai site internet et pas seulement une page Facebook. "Une mutation web coûte de l'argent, c'est un gros chantier, mais c'est indispensable pour ne pas disparaître."

 

🎧 Écoutez ici l'interview complète Nicolas Férand au micro de Didier Gesualdi 

 

Retrouvez l'invité de la rédaction sur maritima radio du lundi au vendredi à 8h15 et 12h15 au micro de Didier Gesualdi