Istres
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Éducation
Cours en visio au lycée Rimbaud à Istres : le rectorat d’Aix-Marseille annonce la fin du dispositif 5min
Par Norhène Ouerfelli13/11/2025 à 16:22
Cette solution "d'urgence" avait provoqué la colère, l'agacement et l'inquiétude des parents d'élèves comme du personnel de surveillance, a été abandonnée ce jeudi matin par le rectorat d'Aix-Marseille. Ils se sont mobilisés ce matin devant les grilles de l'établissement istréen et ont obtenu gain de cause.
Maritima vous en parle depuis ce matin, quatre classes de seconde et de première du lycée Arthur Rimbaud à Istres n'ont plus de professeur de français dans leur salle. Pour pallier cette absence, le rectorat avait décidé de déployer le dispositif des "brigades numériques" : un enseignant titulaire qui fait cours, mais derrière un écran.
Revirement de situation : le rectorat d’Aix-Marseille a annoncé la fin du dispositif
Le rectorat d’Aix-Marseille a annoncé ce matin, aux parents et professeurs, la fin du dispositif de remplacement en visioconférence pour les cours de français, en raison des oppositions qu’il a suscitées. "Malgré les efforts déployés par les services du rectorat et les inspecteurs pour trouver un enseignant, le manque de candidats qualifiés en lettres empêche tout remplacement immédiat. Ce manque de professeurs a des répercussions sur les classes, notamment celle de première, où le nombre de textes à présenter au baccalauréat sera adapté à ceux réellement étudiés. En attendant la nomination d’un remplaçant, les élèves sont invités à utiliser les ressources du site public Lumni, qui propose gratuitement des contenus éducatifs, dont des vidéos couvrant les programmes de français de première et de seconde", précise cette lettre ouverte.
"Ma fille est en panique, elle passe le bac"
Ali Dufresne est parent de deux élèves concernés par ce dispositif et ne cachait pas son exaspération. Si son fils, qui n'est pas en terminale, s'en satisfait et compare le cours à un "live Twitch" de français, l'ambiance est différente pour sa fille. "Elle est plutôt en panique, elle doit passer son bac et qu'elle accumule déjà du retard". Le principal problème, selon lui, est l'absence totale d'interaction. "Ils ne peuvent pas s'exprimer". Il décrit une installation technique rudimentaire où les surveillants doivent prendre l'écran d'ordinateur et le tourner pour que le professeur puisse voir l'ensemble de la classe. Au-delà de ces difficultés quotidiennes, Ali Dufresne s'inquiète des implications plus larges. Il s'interroge sur l'avenir de l'enseignement. "Aujourd'hui, on a un prof derrière une caméra [...] mais demain, on aura quoi ? On aura une intelligence artificielle ?". Pour lui, ce dispositif crée une rupture d'égalité entre les élèves, "il y a certains qui ont le droit à des profs et puis d'autres, qui ont le droit à de la bricole, du bricolage ! "
En classe, des élèves "qui s'endorment" et des surveillants démunis
Cette impression de système D est partagée par Sarah et Ophélie, assistantes d'éducation (AED) chargées de surveiller ces classes pendant les cours en visio. "C'est vrai que c'est un peu compliqué au niveau de la technique, la professeure ne voit pas tout le monde". Elles ont aussi constaté que les élèves "ne le prennent pas au sérieux, pour eux, ce n'est pas un cours, mais une heure de récré". Les AED se retrouvent donc à devoir faire la police dans les salles, pour respecter le calme face à des élèves "qui se cachent, s'endorment et se balancent sur les chaises".
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