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Après des dérives, l'Université d'Aix-Marseille surveille les publications sur les réseaux de ses agents3min
Par Maritima 22/11/2024 à 06:00
Après les dérives de certains de ses agents, parmi lesquels d'ex-collaborateurs du Pr Raoult, aux prises de position complotistes ou vaccino-sceptiques, l'Université d'Aix-Marseille (AMU) a annoncé à l'AFP jeudi saisir sa commission de déontologie concernant l'expression de ses agents sur les réseaux sociaux.
L'université, dont dépend l'IHU de Marseille, qui a été dirigé par Didier Raoult, a fait cette annonce après la publication d'un article de l'Express. Celui-ci dénonçait son manque de transparence sur le résultat d'une enquête interne concernant des failles éthiques majeures, lors de travaux de recherche menés sous la direction de Didier Raoult.
L'Express mentionne aussi les publications problématiques sur les réseaux sociaux d'une responsable des questions éthiques de l'AMU, qui relaie des articles vaccino-sceptiques et traite de "pseudoscientifique" toute personne critiquant l'IHU.
Des chercheurs de l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection comme Eric Chabrière ou Philippe Parola, encore en poste aujourd'hui et suivis par des milliers d'internautes, diffusent aussi régulièrement des messages de désinformation sur X.
Ces anciens proches collaborateurs de Didier Raoult, infectiologue controversé retraité de l'IHU depuis l'été 2021 et récemment interdit d'exercer la médecine, exagèrent par exemple les effets indésirables des vaccins Covid ou font régulièrement la promotion de l'hydroxychloroquine contre le Covid.
Mise en place de formations
Outre la saisine de la commission de déontologie sur l'expression de ses agents sur les réseaux sociaux, l'AMU a annoncé la mise en place de formations en la matière.
L'université a aussi communiqué à l'AFP l'étude indépendante mentionnée par l'Express, dont le résultat avait été rendu en janvier 2023 mais qui n'avait jamais été publiée.
Ce rapport note que "pour la plupart des études" concernées, "les projets de recherche auraient dû être soumis aux comités de protection des personnes compétents". L'une de ces études est signée par Pierre-Edouard Fournier, qui a succédé à Didier Raoult à la tête de l'IHU en 2021.
Dans sa réponse à l'AFP, l'AMU a rappelé qu'à réception de ce rapport, elle l'avait "transmis sans délai (...) aux autorités compétentes" et "saisi la justice en informant le procureur par l'application de l'article 40 afin que ces manquements fassent l'objet d’une suite judiciaire".
Le parquet de Marseille enquête aussi de son côté sur ces soupçons d'essais cliniques non autorisés.
avec © Agence France-Presse
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