Alors qu'il se baladait dans les rues de Comar (Haut-Rhin) pour un déplacement officiel, le président de la République Emmanuel Macron a été interpellé par un enfant sur "la question des emplois du temps" scolaires. Le chef de l'État en a alors profité pour relancer le débat autour du raccourcissement des vacances durant l'été.

En janvier dernier, dans un entretien accordé à nos confrères du Parisien, la ministre de l'Éducation Nationale, Elisabeth Borne confiait vouloir réduire la durée des "grandes vacances". Cette idée est vue comme un "soulagement" pour les parents rencontrés à Marseille aux abords de l'école Gabriel Fauré (10e) et Sainte-Marie (10e) : "Nous, parents, on ne peut pas suivre ! Cela nous permettrait de moins faire garder nos enfants ou de les mettre dans les centres aérés" affirme Margot qui était venue chercher son fils, ce jeudi midi. 

 

"Ce n'est pas l'urgence !"

 

Ces grandes vacances, qui démarrent le premier week-end de juillet sont les plus longues de l'année pour les écoliers, avec huit semaines de coupure avant de démarrer une nouvelle année scolaire. Mais cette durée de pause estivale est loin d'être la plus longue dans les différentes écoles des pays européens selon les derniers chiffres publiés par l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). L'Italie arrive en tête avec 13 semaines de vacances, devant la Turquie (12 semaines) et l'Espagne (10,6 semaines).

Les syndicats d'enseignants pointent du doigt eux un "enfumage" du Président de la République qui "contourne" le véritable problème des écoles de l'Hexagone. "L'urgence est complètement ailleurs ! Ce n'est pas l'urgence ! Il faut recruter du personnel !", fustige Marion Chopinet responsable du SNES-FSU à l'académie Aix-Marseille. Selon un dernier chiffre du syndicat publié à la rentrée 2024, 56% des collèges et lycées français sont confrontés à un manque d’au moins un professeur.

 

L'insalubrité des écoles au coeur des discussions

 

Même si le chef de l'État a relancé le débat autour de la durée des vacances scolaires, la priorité n'est pas là pour les syndicats d'enseignants. Notamment à Marseille, où la question de l'insalubrité des écoles est toujours présente malgré le plan de rénovation et de réhabilitation lancé par le maire de Marseille Benoit Payan et le Président de la République Emmanuel Macron avec 400 millions d'euros de subventions sont dévolus à la reconstruction ou la réhabilitation de 188 écoles marseillaises.

"Il y a toujours un problème de bâtiment scolaire qui dépasse largement la question des températures en été, et de savoir s'il faut climatiser ou pas les salles de cours", rappelle Marion Chopinet. Avec le plan Marseille en grand, 45 écoles sur 188 seront rénovées ou réhabilitées d'ici 2028.