Depuis 7 heures ce matin, les employés de Lidl ont ralenti les livraisons à la plateforme logistique de Rousset, un des principaux points de distribution de l’enseigne. Nadia Fares, cheffe de caisse à Saint-Chamas, exprime l'épuisement croissant des salariés face à une charge de travail insoutenable.

"On fait les rayons, on fait de la caisse, on remplace aussi les absents et on s'occupe des livraisons. Après, nous sommes des êtres humains. On va craquer un jour ou l'autre, ce n’est pas possible," affirme Nadia Fares. Ce sentiment de fatigue et de frustration est partagé par l'ensemble des 46 000 salariés de Lidl France, qui réclament une meilleure reconnaissance de leur travail.

 

L’ouverture dominicale : un sujet de division

 

Une autre source de mécontentement concerne l’extension des ouvertures le dimanche, une mesure qui divise les équipes. William Bernard, délégué syndical de la CFTC, précise les craintes des salariés. "L'important pour eux, c’est que cela soit sur la base du volontariat. Et pour ceux qui ne sont pas ouverts le dimanche, cela pose problème, car il n'y aura pas de recrutement supplémentaire et ils devront faire avec," explique-t-il. 

Cette réorganisation des horaires de travail alourdit encore les conditions pour les employés, sans contrepartie significative en termes d'embauche ou de rémunération.

 

Des salaires jugés trop bas malgré une revalorisation

 

Parmi les revendications, les salaires restent un sujet de colère. Sylvain Bandiera, réceptionniste depuis 25 ans et délégué syndical Solidaires, exprime son mécontentement suite à la revalorisation salariale de 1,2 % obtenue en 2024. "Ca fait 313 euros brut sur l'année, ce qui fait même pas une vingtaine d'euros par mois en plus. Je ne peux pas l’accepter !," déclare-t-il. Ce montant, jugé insuffisant au regard de l'augmentation de la charge de travail, alimente la mobilisation des salariés, qui réclament des augmentations substantielles.

 

Une grève illimitée et aucune négociation

 

Plus de 50 enseignes Lidl en Provence sont touchées par ce mouvement de grève, avec un soutien massif des travailleurs des magasins comme des plateformes logistiques. À ce jour, aucune rencontre n’a été organisée entre les syndicats et la direction, laissant les salariés dans l’attente de réponses concrètes. La mobilisation reste donc illimitée et pourrait se prolonger tant que les revendications ne sont pas prises en compte.