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"Plus chaud, plus sec, et plus de feux" : la carte d'identité d'un été "normal" avec jusqu'à 50° en France en 2050

4min

Par Maritima 18/06/2025 à 10:31

Le record de l'été le plus chaud en France, établi en 2022, pourrait ne pas tenir longtemps: en 2050, un été "moyen" sera encore plus chaud et plus sec que les périodes estivales récentes, avec un mercure capable d'atteindre 50°C, prévoit Météo-France.

Car, à moins que l'humanité ne réduise fortement ses émissions de gaz à effets de serre, les efforts actuels des nations mettent la planète sur la trajectoire d'un réchauffement d'au moins 2°C d'ici 2050 par rapport à la période préindustrielle.

Conséquence pour la France, où le réchauffement est plus accentué que la moyenne du globe: le climat hexagonal serait alors réchauffé de 2,7°C environ (contre déjà 1,7°C), scénario inquiétant mais réaliste que le gouvernement français a retenu pour sa politique d'adaptation.

Dans cette perspective, à quoi s'attendre pour nos étés dans un quart de siècle? "Pour aller vite, on peut dire que ce sera: plus chaud, plus sec et plus de feux", résume Lola Corre, climatologue du centre de recherches de Météo-France (CNRM).

 

50°C en 2050

 

"L’été, c’est la saison qui se réchauffe le plus", souligne la scientifique. Sur la période juin-juillet-août, la hausse moyenne atteindrait +3°C.

Le phénomène sera plus modéré sur la façade atlantique et le nord de la France (+2,4°C en Seine-Maritime) et s'accentuera en allant vers le sud et l'est du pays (+3,5°C dans les Alpes-de-Haute-Provence).

Derrière ces moyennes se dessine un scénario estival classique composé "de vagues de chaleur plus longues, plus intenses, et à la fois plus précoces et plus tardives", de la fin du printemps à l'automne, avertit Lola Corre.

Les journées au-dessus de 35°C sont un paramètre scruté par les professionnels de santé, les travailleurs manuels et les personnes âgées: il y en avait "1 ou 2 en moyenne sur la France" dans le dernier quart du XXe siècle, "on passe à 4, voire même 6 jours selon certains modèles", prévient la chercheuse, qui a participé à établir la TRACC, nom donné aux projections climatiques de Météo-France jusqu'en 2100.

"L’été 2022, le record actuel, reste un peu chaud en 2050" par rapport à la moyenne, "mais pas exceptionnel" non plus. "C'est probable qu’il se reproduise voire soit battu d’ici 2050", avance Lola Corre.

Quant au record national de 46°C observé dans le Gard en 2019, ses jours sont comptés: en 2050, "il est possible qu'on atteigne 50°C".

"Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que tout ça correspond à des étés moyens, mais avec la variabilité naturelle, il y aura des étés plus frais et d’autres plus chauds", précise Lola Corre.

 

Sécheresse "très sévère" et nationale

 

Les précipitations futures sont difficiles à estimer, même si "pour le Sud-Ouest, les modèles s’accordent sur une diminution d’environ 10% à l’horizon 2050", poursuit la climatologue.

Pour autant, "on sait qu’on aura plus de sécheresse et de manière très sévère", en raison de l'évapotranspiration des plantes et de l'assèchement des sols sous l'effet de la chaleur.

"Le nombre de jours de sécheresse augmente de 24, voire de 40 selon les modèles les plus sévères", et "les sécheresses pourront toucher simultanément la totalité du territoire français".

Un été comme celui de 2022, où la quasi totalité des départements métropolitains étaient en alerte sécheresse, synonymes de restrictions pour l'irrigation et l'arrosage, reste au-dessus de la moyenne "mais moins rare", avertit-elle.

La conséquence direct, c’est l’aggravation des risques de feux de forêt, notamment dans les régions méditerranéennes et la moitié sud, mais aussi sur le reste du territoire.

 

Adaptation?

 

Une fois établi le scénario climatique, "le ressenti sera extrêmement variable selon l’environnement, l’habitat, qu'on habite à la campagne ou en ville, selon la manière dont le territoire a été aménagé", rappelle la scientifique.

Pour affronter ces futures "normales de saison", "j’espère que je serai dans un endroit avec beaucoup de verdure et de la brise", résume la scientifique, avant de décrire la boîte à outils de l'adaptation: "végétation, aération, matériaux réfléchissants pour éviter les ilots de chaleur, etc."

 

© Agence France-Presse (par B. Legendre) 

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