Salon-de-Provence
-
Environnement
Salon de Provence : des vaches ? « Vingt Dieux » , mais c'est bien sûr !3min

Par Michel Montagne20/03/2025 à 09:20
Si le film de Louise Courvoisier, succès surprise de l'année 2024 et récompensé à Cannes comme aux César, a mis les vaches à l'honneur dans une fiction, la ville de Salon-de-Provence a fait de même mais dans la réalité... Explications.
Quand la ville et le monde rural s'unissent pour régler leurs problèmes respectifs...
Le souci de la commune
Depuis une dizaine d'années, Salon acquiert régulièrement des parcelles collinaires de son territoire et dont les propriétaires privés veulent se débarrasser, ces terrains non constructibles représentant un coût trop important d'entretien en raison notamment de l'obligation de débroussaillement. C'est le cas pour le val de Cuech, le vallon de Toupine ou encore le massif de Tallagard.
L'intérêt pour la ville est de sécuriser elle-même ces terrains contre les risques d'incendies.
Mais de nos jours, les collectivités doivent faire face à un double écueil : nécessité de faire des économies dans une période où les budgets se resserrent drastiquement mais également de mener des politiques les plus respectueuses possibles de l'environnement.
Or le débroussaillement de ces parcelles nécessitait l'usage d'engins mécaniques à la fois coûteux et pollueurs, sans compter qu'ils étaient souvent incapables d'accéder aux endroits les plus tortueux.
C'est ainsi que, sur la colline du Tallagard, la commune de Salon se retrouvait à devoir traiter régulièrement ses 200 hectares municipaux (sur un total de 500, le reste appartenant à une multitude de propriétaires privés) afin de sécuriser les habitations les plus proches, celles du quartier de Canourgues au nord de la ville.
Le problème de l'éleveur
Par ailleurs, Jérôme Crouzet, enfant du pays devenu éleveur de vaches et de cochons, semblait condamné au surplace.
Installé dans la zone des Aubes, il se retrouvait en effet dans l'incapacité de faire paître ses vaches dans les environs, ce qui paralysait le développement de son exploitation de Tarines, ces solides vaches montagnardes originaires de Savoie, en la limitant à une dizaine de têtes maximum.
La solution ?
Eh bien, elle était simple : il suffisait que le problème de l'une soit résolu... par l'autre. Et réciproquement.
La colline du Tallagard étant située à vol d'oiseau à deux kilomètres de l'exploitation de Jérôme Crouzet, elle était le lieu idoine de pâturage de printemps avant le départ du troupeau en montagne au mois de juin.
Contactée par l'éleveur, la commune a vite compris elle aussi l'intérêt de cette coopération vertueuse : un débroussaillement gratuit et respectueux de l'environnement par des vaches capables d'aller brouter dans les recoins inaccessibles aux machines ainsi qu'une aide substantielle au développement d'une exploitation locale et cela sans débourser là non plus d'argent public.
C'est ainsi que l'éleveur a pu passer à 35 vaches, qu'une dizaine de veaux ont depuis vu le jour et qu'une quinzaine d'autres vêlages sont attendues prochainement.
Sans compter que les bêtes, tout en régulant la végétation, enrichissent la terre, et, dans ce coin qui compte de nombreux sentiers propices aux balades, elles attirent, avec leurs beaux yeux comme maquillés de khôl, la curiosité des promeneurs tout en faisant désormais la fierté des Salonais.
Et, parait-il, des ânes envieux auraient déposé leur candidature pour, eux aussi, profiter des lieux et notamment de la délicieuse baouque locale.
En vidéo, l'interview du maire de Salon Nicolas Isnard, de l'éleveur Jérôme Crouzet, en compagnie évidemment des stars du jour qui, trop occupées à brouter, n'ont pas daigné répondre à nos questions de citadins.
A lire aussi

Martigues
-
Environnement
Classement "les belles plages" : "Non, l'étang de Berre n'est pas pollué!"

Marseille
-
Environnement
Un armateur jugé pour mouillages interdits dans les calanques

Bouches-du-Rhône
-
Environnement
PimpUp : l'appli qui sauve les fruits et légumes moches arrive en Provence

France
-
Environnement
Pesticides : l'agence sanitaire alerte sur des risques pour la santé des jeunes enfants