Deux femmes, une mineure et une majeure, sont déférées aujourd'hui "du chef de violences ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours commises en réunion et sur un professionnel de santé" après l'agression d'un médecin le 12 aout dernier à La Viste à Marseille.

Selon le parquet de Marseille : "la mineure âgée de 11 ans comparaitra devant un juge des enfants et le parquet sollicite une mesure éducative judiciaire provisoire, seule mesure pouvant être requise compte tenu de son âge. La majeure de 19 ans va comparaitre devant le juge des Libertés et de la Détention en vue de sa comparution immédiate devant la chambre des vacations du Tribunal Correctionnel le 29 août 2024. Le parquet va requérir son placement en détention provisoire".

 

Frappée au visage, tirée par les cheveux, mordue dans le dos,...

 

Dans son communiqué, le parquet indique que les deux femmes se sont présentées au cabinet du médecin "afin de solliciter la délivrance d’une ordonnance au bénéfice d’une tierce personne. Le médecin a accepté dans un premier temps de rédiger cette ordonnance, avant de se raviser et de jeter le document à la poubelle, indiquant qu’elle devait examiner la patiente concernée après avoir consulté son dossier médical.

Alors que la médecin tentait de s’opposer aux deux femmes qui voulaient récupérer l’ordonnance précédemment jetée, elle a subi des violences de leur part. Elle a expliqué avoir été frappée au visage, tirée par les cheveux, mordue dans le dos et avoir reçu des coups de poing. Une ITT de 3 jours a été délivrée par l’Unité Médico Judiciaire de Marseille".

 

La majeure a déjà été condamnée

 

La jeune majeure a été placée en garde à vue et la mineure en retenue, son jeune âge n’autorisant pas un placement en garde à vue, précise le parquet de Marseille. Au cours de leurs auditions, et de la confrontation mettant en présence le médecin à la jeune majeure, les mises en cause ont admis "une altercation tout en ayant des éléments de divergence avec la version de la victime".

La mineure, durant sa retenue, a fait l’objet "d’une expertise psychiatrique qui a établi qu’elle disposait d’un discernement avéré lors de la commission des faits."

Le parquet précise que la majeure "a déjà été condamnée par le Tribunal pour Enfants, à une mesure éducative, pour des faits de violence avec arme sans incapacité, port d’arme de catégorie D, dégradation du bien d’autrui par moyen dangereux, dégradation de bien appartenant à autrui, violence sur PCMSP sans incapacité.  Elle est également en attente d’un jugement à intervenir le 3 septembre 2024 devant la 5^ème chambre du tribunal correctionnel de Marseille pour des faits de violence avec arme sans incapacité, violence par conjoint ou concubin de la victime sans incapacité et dégradation d’un bien appartenant à autrui. La mineure quant à elle n’a pas d’antécédents."

Hier, dix syndicats de médecins libéraux ont déploré une hausse "alarmante" et "inacceptable" des violences envers les praticiens, et appelé l'exécutif à prendre "des mesures urgentes pour les protéger".