Au matin du vendredi 4 octobre, un homme tué par balle a été retrouvé dans une voiture accidentée près de la gare Saint-Charles. Un homicide commis en représailles à l'assassinat d'un mineur survenu mercredi. Son corps calciné avait été découvert dans la nuit de mardi à mercredi à Marseille. Les deux affaires sont liées au narcotrafic.

Selon le procureur Nicolas Bessone, qui a tenu une conférence de presse ce matin à Marseille : "Les faits s'inscrivent dans un contexte opposant deux clans, la DZ Mafia et le clan des Blacks, pour la prise de contrôle d'un point de deal à la Belle de Mai dans le 3ᵉ arrondissement." 

À l'origine du narchomicide de ce mercredi, "un détenu de 23 ans du centre pénitentiaire de Luynes, et se revendiquant de la DZ Mafia, avait confié en début de semaine à un mineur une mission d'intimidation". Mission qui a mal tourné puisque le mineur a reçu 50 coups de couteau avant de voir son corps brulé vif. "Une scène d'une sauvagerie inédite", selon le procureur. Un autre mineur de 15 ans qui l'accompagnait a lui pu prendre la fuite avant d'être interpellé, précise Nicolas Bessone.

 

Un contrat de 50 000 euros pour un tueur à gage de 14 ans

 

En guise de représailles, le détenu a ensuite recruté un mineur de 14 ans du Vaucluse. "Un contrat de 50 000 euros. Armé d'un revolver 357 magnum, ce mineur de 14 ans a tiré une balle mortelle à l'arrière du crâne du chauffeur VTC qui l'emmenait aux abords de la cité Félix Pyat où devait se trouver leur cible. Une fois que le meurtrier a repéré celle-ci, il a demandé au chauffeur de le déposer et de l'attendre. Ce dernier a refusé et le mineur a sorti son arme et l'a abattu d'une balle derrière la tête. Il a pris la fuite avant d'être arrêté." Un appel du détenu a en effet indiqué à la police où trouver le suspect de cet homicide. Ce dernier a été placé en garde à vue. Ce meurtre de vendredi a donc fait la première victime collatérale de l'année : un père de famille de 37 ans, chauffeur de VTC et footballeur amateur connu dans la région.

Pour le procureur, ce qui est marquant dans ces affaires, "c'est le très jeune âge des victimes et des auteurs", ainsi que la " mort du chauffeur qui s'est fait abattre alors qu'il exerçait seulement son métier".

 

Retrouvez l'intégralité de la conférence de presse du procureur de Marseille, Nicolas Bessone au-dessus de cet article.

Images Flavio Noriga.