Les professionnels de la conduite réclament plus de moyens et des conditions d'examen encadrées, ils sont en opération escargot ce matin. Notre reporter Michel Montagne est au cœur du cortège, en immersion avec les professionnels des auto-écoles qui ont lancé un mouvement majeur entre Vitrolles et Marseille. Parti du boulevard de l'Europe à Vitrolles aux alentours de 10h, le défilé de voitures d'apprentissage avance progressivement pour rejoindre la place Castellane à Marseille aux alentours de 12h.

Le président de l'association ECF, Patrick Mirouse, a exposé les raisons de cette mobilisation en direct sur Maritima : “Aujourd'hui, on est là pour une raison extrêmement simple : on défend le permis de conduire, on défend le permis de conduire des jeunes”. Il dénonce le fait que les jeunes n'arrivent pas à obtenir leur permis dans des “délais raisonnables”, ce qui leur fait “louper des emplois”. Pour les professionnels, le permis est synonyme de ”mobilité” et "d'emploi”. L'État “perd de l'argent” en ne permettant pas son accès. La demande principale est claire : la création de 150 postes de fonctionnaires pour les inspecteurs, soit un budget estimé à 5 millions d'euros.

Une “ligne rouge” a été franchie

La grogne des professionnels s'explique par l'explosion des délais d'attente pour l'examen pratique. Si la loi fixe théoriquement un délai maximal de 45 jours entre deux présentations, la moyenne nationale atteint aujourd'hui “pratiquement à 90 jours, au double”. Pire encore, dans certains départements de la région, “vous pouvez arriver à 8 mois” pour se représenter, alerte Patrick Mirouse.

Ce problème de pénurie de personnel impacte également des secteurs professionnels cruciaux, comme le transport routier, puisque des entreprises se retrouvent avec des camions et des autocars à l'arrêt, faute de chauffeurs formés. La présidente d'un syndicat d'enseignants de conduite et de sécurité routière (UNIDEC), Christelle Oberholz, souligne au micro de Michel Montagne la conséquence la plus dramatique de cette situation : “Nous avons des exemples et malheureusement des exemples de plus en plus réguliers, de personnes qui ne sont pas des personnes délinquantes de la route et qui décident de conduire sans permis le temps d'obtenir leur permis de conduire, afin de conserver leur emploi”. Cette "ligne rouge" franchie par nécessité, rendue publique par manque de places d'examen, représente un danger “extrêmement grave pour la sécurité routière”.

Fait marquant, M. Mirouse rappelle qu'il est “historique” que les moniteurs (privés) et les inspecteurs (fonctionnaires) se mobilisent ensemble. Preuve que la situation est extrêmement urgente.

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