Même s'il n'y a jamais effectué de visite d’État officielle, la France a ainsi bénéficié d'un traitement de faveur en étant le pays le plus visité par le jésuite argentin qui ne s’est jamais rendu en Allemagne, en Espagne ou au Royaume Uni par exemple.

 

Strasbourg (25 novembre 2014)

Élu depuis vingt mois, le souverain pontife s'est rendu à Strasbourg le 25 novembre 2014 pour une visite éclair consacrée aux institutions européennes.

Purement institutionnel, ce déplacement de quatre heures n'a inclus ni sortie publique, ni bain de foule, à la grande déception des fidèles cantonnés derrière un écran géant dans la cathédrale.

Cela n'a pas empêché les catholiques de réserver un accueil chaleureux au pape, applaudissant son atterrissage diffusé sur écran géant. Les cloches de la ville ont ensuite sonné à l'unisson lorsqu'il est arrivé au Parlement européen.

En pleine crise des migrants, François a pendant cette visite exhorté une Europe "vieillie", qu'il a comparée à une "grand-mère" fatiguée, à surmonter les tensions pour redevenir une "référence pour l'humanité", capable d'accueillir les exilés.

 

Marseille (22 et 23 septembre 2023)

Le thème des migrants a également été au cœur du second déplacement du souverain pontife en France, pour assister aux Rencontres méditerranéennes les 22 et 23 septembre 2023. Il avait bien insisté en amont qu'il se rendait "à Marseille, pas en France".

Mais l'écho médiatique et politique de cette visite a souligné le lien profond entre les catholiques français et le pape argentin, qui a lancé: "Bonjour Marseille, bonjour la France!" au début de la messe géante concluant sa visite au stade Vélodrome.

Après un bain de foule sur l'avenue du Prado et un tour de la pelouse du stade en papamobile, François a célébré cet office devant 60.000 fidèles qui l'avaient accueilli dans une ambiance survoltée.

Lors de cette visite d'un peu moins de 48 heures, le pape a aussi délivré un message très politique.

"Ceux qui risquent leur vie en mer n'envahissent pas, ils cherchent hospitalité", a-t-il affirmé dans son discours de clôture des Rencontres méditerranéennes, après avoir fustigé la veille la  "peur" et "l'indifférence" face au sort de ceux qui cherchent à traverser la Méditerranée.

Avant son départ, le pape a rencontré Emmanuel et Brigitte Macron à l'aéroport de Marseille.

 

Ajaccio (15 décembre 2025)

Pour la dernière visite à l'étranger de son pontificat, François s'est rendu le 15 décembre 2025 en Corse, une semaine après avoir boudé une invitation à Paris pour la réouverture de la cathédrale Notre-Dame.

L'objectif était cette fois un colloque sur "la religiosité populaire en Méditerranée", occasion pour le pape de défendre un concept de laïcité "qui ne soit pas statique et figé, mais évolutif et dynamique".

Accueilli à Ajaccio par 12.000 fidèles, le pape a, malgré la fatigue le clouant dans un fauteuil roulant, enchaîné les étapes lors de cette visite éclair: bains de foule et bénédictions répétées de bébés et d'enfants, plusieurs discours, puis une grande messe dans le théâtre de verdure de la ville.

Là aussi, il s'est entretenu à l'aéroport avec Emmanuel Macron juste avant son départ.

 

 

© Agence France-Presse