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Un médecin-psychiatre marseillais jugé pour viols et agression sexuelle sur quatre patientes

3min

Par Maritima 01/04/2025 à 06:00

Accusé de viols et d'une agression sexuelle sur quatre de ses patientes, alors qu'elles étaient en état de sidération, Marc Adida, 52 ans, médecin-psychiatre de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille a contesté l'ensemble des faits lundi, à l'ouverture de son procès devant la cour criminelle départementale des Bouches-du-Rhône.

Face à lui, sur le banc des parties civiles à Aix-en-Provence, trois jeunes femmes –-la quatrième témoignera en visioconférence-– ont pris place. Des victimes qui affirment toutes avoir été violées ou agressées sexuellement par l'accusé, sur la chauffeuse ou le bureau de son cabinet, après qu'il avait fermé la porte à clef.

Atteintes de bipolarité, de schizophrénie ou dépressives, ces femmes particulièrement fragiles ont toutes évoqué devant les enquêteurs leur état de sidération lors des faits. "J'étais comme un robot, comme une marionnette", avait insisté l'une d'elles.

En attendant les auditions des quatre victimes, prévues mercredi, c'est une jeune femme, alors étudiante en sixième année de médecine, avec laquelle l'accusé avait entretenu une relation entre septembre 2013 et mars 2015, qui a été entendue, mais comme témoin seulement.

La jeune femme n'avait pas déposé plainte à l'époque "car, pour (elle), il était intouchable". Puis, lorsqu'en 2020 Marc Adida est interpellé et mis en examen, sa constitution de partie civile est étonnamment écartée au motif qu'elle "ne s'inscrit pas dans un contexte de relation patient-psychiatre". Une réponse judiciaire dont l'avocate générale Vinciane de Jongh s'est publiquement excusée lundi à l'audience.

Devant la cour criminelle d'Aix-en-Provence, présidée par Roger Arata, le même magistrat qui avait dirigé le procès des viols de Mazan entre septembre et décembre, à Avignon, la témoin, aujourd'hui médecin gériatre, a raconté les scènes d'étranglement et les relations sexuelles violentes que lui faisait subir Marc Adida.

Evoquant une forme de soumission chimique, elle a affirmé que l'accusé lui prescrivait de la Ritaline, un puissant psychostimulant, ainsi que d'autres molécules, "pour l'aider à se concentrer". "Sans ces médicaments, jamais je n'aurais entamé une relation avec lui", a-t-elle assuré.

Détaillant ensuite quelques-uns des délires de l'accusé, la victime a expliqué que celui-ci lui "disait qu'elle lui volait du sperme et qu'elle le donnait à d'autres pour qu'elles enfantent des enfants à haut potentiel intellectuel comme lui".

 

"Dans le déni"

 

Entendus lundi, les experts judiciaires ont dépeint eux un accusé atteint de troubles bipolaires, ce qui était justement la spécialité du Dr Adida, évoquant des périodes de "décompensation de type hypomane" manifestées par une désinhibition psycho-comportementale et un sentiment de toute puissance.

En 2013, c'est une de ces décompensations maniaques qui avait provoqué son hospitalisation d'office en psychiatrie, à la demande de son chef de  service, après avoir tenté d'étrangler son épouse. "Il est dans le déni, l'incapacité de se rendre compte qu'il souffre d'un trouble mental", a expliqué lundi l'expert-psychiatre Roger Franc.

"Non je n'ai jamais été bipolaire", a d'ailleurs opposé Marc Adida devant la cour, estimant que les experts se trompent et confondent des symptômes communs à la bipolarité et au trouble de l'attention, dont il reconnaît être affecté: "Un tiers des troubles de l'attention sont classés bipolaires, c'est classique", a-t-il argumenté.

En 2010, 2015 et 2016, à l'exception d’un seul, huit experts désignés par le conseil départemental de l'ordre des médecins avaient eux conclu que leur confrère était "apte à exercer la médecine".

Détenu depuis octobre 2020, l'accusé encourt vingt ans de réclusion criminelle étant jugé pour des viols commis sur des victimes en abusant de l'autorité que lui conféraient ses fonctions. Le verdict est attendu jeudi.

 

© Agence France-Presse

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