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Procès des viols de Mazan : l'avocate de Pelicot veut rappeler "l'autre Dominique"3min
Par Maritima 27/11/2024 à 17:00
Me Béatrice Zavarro, l'avocate de Dominique Pelicot, a tenté dans sa plaidoirie mercredi d'expliquer les raisons ayant mené son client à devenir le "chef d'orchestre" des viols de Mazan, tout en rappelant la part d'humanité de "l'autre Dominique", le "bon père et grand-père".
"Est-ce que le pire ennemi de Dominique Pelicot n'est pas Dominique Pelicot ?", s'est-elle interrogée, proposant à la cour, sans insister, de s'éloigner "quelque peu de ce que l'accusation a réclamé de plus fort", à savoir la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle demandée lundi par le ministère public.
Pendant un peu plus d'une heure, d'une voix calme et posée, sans effet de manches, l'avocate marseillaise de 55 ans a rappelé les traumas traversés dans son enfance par Dominique Pelicot, avant qu'il ne plonge dans la "perversité", "cet engrenage" qui l'a mené pendant une décennie à droguer, violer et faire violer sa femme dans leur domicile conjugal de Mazan (Vaucluse) par des dizaines d'inconnus recrutés sur internet.
Répétant une phrase utilisée par son client lors de son premier interrogatoire devant la cour criminelle de Vaucluse, "on ne nait pas pervers, on le devient", elle a estimé que "cette formule fait l'autre Dominique, celui pour qui je plaide aujourd'hui. Celui qui est clivant". "Cet autre Dominique est doté d’une certaine perversité, mais avant cela il y a un homme", a déclaré Mme Zavarro, face à son client, le jour même de son 72e anniversaire.
Elle a ainsi rappelé les "trois faits qui le marqueront à jamais": "le climat familial délétère" dans lequel il a grandi, avec un père "autoritaire, tyrannique", puis ces deux agressions sexuelles qu'il dit avoir subies dans sa jeunesse, un viol par un infirmier lors d'une hospitalisation quand il était enfant et sa participation forcée au viol d'une jeune femme sur un chantier quand il était apprenti.
Mme Zavarro a rappelé que Dominique "aimait plus que tout" Gisèle Pelicot mais que le déménagement du couple dans le sud de la France et le fait qu'elle ne "pouvait assouvir tous ses fantasmes" avaient pu être des éléments déclenchant "son schéma criminel".
Elle a enfin conclu sa plaidoirie en lisant le passage d'une lettre de son client à sa femme, ses trois enfants et ses petits-enfants: "sans vous, je ne suis rien". "Je sais qu'ailleurs on se reverra. On pourra, je souhaite, reparler de tout ça", a-t-elle ensuite poursuivi, lisant un extrait d'un poème de Dominique Pelicot à son épouse.
Le menton de Gisèle Pelicot tremble, ses yeux rougissent. Mais elle ne pleure pas.
© Agence France-Presse
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