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L'ex-bras droit de Didier Raoult jugé pour menaces contre un gendarme

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Par Joey Temple04/10/2024 à 16:50

Le parquet a requis vendredi une amende de 10 000 euros, dont 4 000 euros avec sursis, contre Eric Chabrière, ex-bras droit du professeur Didier Raoult, jugé pour menaces et intimidations sur un gendarme.

Ce professeur des universités, ex-collaborateur du professeur Raoult, médecin marseillais désormais à la retraite qui affirmait pouvoir soigner le Covid-19 avec de l'hydroxychloroquine, était convoqué le 21 mars à la gendarmerie maritime de Marseille pour être entendu dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet de Brest pour harcèlement en ligne.

La veille, l'enquêteur l'avait rappelé pour confirmation et Eric Chabrière avait indiqué qu'en cas d'indisponibilité de son avocat, il ne viendrait pas. Le parquet de Brest passait alors l'instruction que s'il ne déférait pas à la convocation, il serait placé en garde à vue.

Le ton était alors vite monté et, dans l'échange enregistré de 18 minutes, M. Chabrière se prévalait de son grade de capitaine de réserve dans l'armée et de ses connaissances, généraux, amiraux ou préfet maritime.

 

"Est-ce que j'ai une tête à avoir un avocat d'office ?"

 

"Vous n'êtes rien pour me convoquer. Dans l'armée, des gens comme vous, je les mettrais au pas. Vous allez avoir le procureur et toute la gendarmerie sur le dos", lançait-il à l'adjudant-chef, qu'il menaçait de mutation à Brest ou Mayotte.

L'officier de police judiciaire suggérant à M. Chabrière de se faire accompagner par un avocat commis d'office, le professeur rétorquait : "Est-ce que j'ai une tête à avoir un avocat d'office ?".

"En 23 ans de carrière, c'est la première fois qu'on me parle comme cela. Il a écrasé ma fonction et mon grade et m'a menacé comme la dernière merde", a assuré le gendarme vendredi à l'audience.

A la barre, Eric Chabrière a accusé le gendarme de lui avoir menti et d'avoir ignoré la loi, estimant que ses droits n'avaient pas été respectés. "Je pense que je connais la procédure pénale un peu mieux que vous", lui a rétorqué la présidente Cécile Pendariès.

"Agacée", la procureure a même ouvert le code de procédure pénale pour lire au prévenu l'article 78 sur l'obligation de déférer aux convocations d'un officier de police judiciaire.

Eric Chabrière s'est défendu en expliquant: "Mon père étant sourd, j'ai l'habitude de parler fort".

Son défenseur, Me Ludovic Heringuez, a fait valoir un "contexte de harcèlement depuis quatre ans sur les réseaux sociaux", affirmant que son client "vit un enfer, un déferlement de haine du matin au soir". Et dans ce cas "l'étincelle c'est le comportement du gendarme qui bafoue le droit le plus élémentaire (de mon client) du choix de son avocat".

Le jugement sera rendu le 22 novembre.

 

AFP

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