LogoMaritima

°C

Marseille

-

Justice

“Rien ne me rendra la vie d’avant” : la colère des familles victimes de l’escroquerie Apollonia

4min

image

Par Cassandre Amouroux31/03/2025 à 18:35

Le procès vient de s’ouvrir du côté de la caserne du Muy à Marseille dans une salle pleine à craquer.

Plus de 700 parties civiles représentées par 110 avocats. Ces chiffres vertigineux reflètent l’ampleur de cette affaire. Dans la salle d’audience de la caserne du Muy, les dizaines de cartons contenant les dossiers et les cotes forment une petite montagne au pied des magistrats. Sur les bancs ce matin, il fallait batailler pour s’asseoir. Les parties civiles étaient les plus nombreuses, une bonne centaine de personnes pour cette première journée. Après presque 15 ans d’instruction, c’est un soulagement pour beaucoup, le procès commence enfin. Il doit durer jusqu’au 6 juin.

 

Un coup de téléphone "que je n'aurais jamais dû prendre"

 

Au début des années 2000, une société aixoise nommée Apollonia aurait escroqué des centaines de personnes en conseillant des investissements immobiliers. Achats largement surévalués, revenus emprunteurs falsifiés… Le préjudice total s’élève à un milliard d’euros. Certaines familles sont endettées de plusieurs millions d’euros. Les victimes de cette affaire sont essentiellement des professions médicales. Des hommes et des femmes qui souhaitaient placer leur argent et investir dans l’immobilier : “C’est parti d’un coup de téléphone que je n’aurais jamais dû prendre” raconte Vincent, chirurgien en région parisienne. Il est démarché par un interlocuteur pour le compte des commerciaux d’Apollonia. “L’idée, c'était d’améliorer la retraite, de donner un capital aux enfants, de défiscaliser”. Il est désormais endetté à hauteur de 3,4 millions d’euros.

La dette de Pascale Hoffmann avoisine aussi cette somme. Mais cette gynécologue obstétricienne a perdu beaucoup plus dans cette affaire. Pour réaliser un rêve commun avec son mari, celui de rejoindre une ONG comme médecins, ils décident de placer leur argent et se tournent vers la société Apollonia, conseillée par un ami médecin. Après avoir découvert l’escroquerie, le mari de Pascale se sent coupable, il ne trouve plus le sommeil et prend des médicaments pour dormir. En 2011, il succombera à une intoxication médicamenteuse, laissant derrière lui sa femme, ses 4 enfants et plusieurs millions d’euros de dette. “Pour le moment, je garde mon salaire”, nous raconte cette veuve venue de Grenoble pour assister au procès. “Je n’ai pas pu faire les travaux que mon mari faisait pour finir la maison. Je suis suspendue à des jugements du civil. J’ai été plusieurs fois inscrite aux fichiers des interdits bancaires… Ma banque a accepté que je garde ma carte bleue, elle aurait pu refuser”. Pascale Hoffmann, comme beaucoup d’autres parties civiles, attend la fin de ce procès pour être enfin “libérée d’une épée de Damoclès” même si “rien" ne lui rendra "la vie d’avant”.

 

A lire aussi


Condamnation de Marine Le Pen : Emmanuel Macron "rappelle" que la justice est "indépendante"

France

-

Justice

Condamnation de Marine Le Pen : Emmanuel Macron "rappelle" que la justice est "indépendante"

Chronique d'une décennie d'alertes au procès pour viols d'un psychiatre-hospitalier marseillais

Aix-en-Provence

-

Justice

Chronique d'une décennie d'alertes au procès pour viols d'un psychiatre-hospitalier marseillais

Condamnation de Marine Le Pen : la cour d'appel de Paris envisage un procès avec "une décision à l'été 2026"

France

-

Justice

Condamnation de Marine Le Pen : la cour d'appel de Paris envisage un procès avec "une décision à l'été 2026"

Plus de 82.000 détenus dans les prisons françaises, un niveau jamais atteint

France

-

Justice

Plus de 82.000 détenus dans les prisons françaises, un niveau jamais atteint

93.6 & 87.9 FM

Abonnez-vous à la newsletter
pour suivre notre activité et obtenir des offres