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Justice
Meurtre du policier Eric Masson à Avignon : "Je suis un con, j'ai voulu faire mon beau"4min
Par Maritima 28/02/2024 à 14:29
Ilias A., qui a reconnu lundi avoir tiré sur le brigadier Eric Masson, tué sur un point de deal à Avignon, a tenté mercredi de s'expliquer sur les faits: "Je suis un con, j'ai voulu faire mon beau", puis c'était "la panique totale".
"J'avais un blocage, j'ai besoin de m'exprimer sur les faits.(...) Là, devant une cour d'assises, c'est le dernier moment" pour le faire, a commencé le jeune homme, 22 ans, survêtement gris, dans le box des assises du Vaucluse. Après presque trois ans de dénégations et face à un dossier accablant, Ilias A. avait finalement reconnu lundi avoir tiré le 5 mai 2021 sur Eric Masson, en plein centre d'Avignon. Tout en maintenant qu'il ne savait pas qu'il était policier.
Le brigadier était alors en civil, pour une opération sur un point de vente de stupéfiants. Avec son collègue Romain, il contrôle une acheteuse puis il croise Ilias. Devant les jurés, l'accusé assure avoir pris le policier pour un dealer concurrent, notamment parce qu'il lui aurait présenté un pochon contenant de la drogue. Il explique avoir voulu "l'intimider", "pour qu'il parte".
"Je lui ai posé une question : +Est-ce que vous êtes en train de vendre ?+. Je suis un con, j'ai voulu faire mon beau". Puis il confirme s'être saisi de son arme, dans sa sacoche. Mais le policier aurait alors mis sa main sur ce pistolet, tout en tentant de son autre main de se saisir d'un "objet noir", que ne définit pas l'accusé, mais qui était une matraque.
"J'ai tiré pour qu'il retire sa main", dit Ilias A.
Et après, vous tirez au moins une deuxième fois, l'interroge le président ?
"Après, je sais plus. J'ai paniqué", la "panique totale", répond-il. Mais il nie avoir visé le coéquipier d'Eric Masson en partant: "A aucun moment j'ai voulu faire feu sur Monsieur R".
Ilias A. est poursuivi pour meurtre avec circonstance aggravante, le fait que la victime est une personne dépositaire de l'autorité publique, et pour tentative de meurtre, toujours sur policier. Il encourt la perpétuité avec une peine de sûreté de 18 ans, qui pourrait être portée à 22 ans avec décision spéciale et motivée de la cour.
S'il ne savait pas qu'ils étaient policiers, la peine encourue descendrait à 30 ans. La loi a changé après la mort d'Eric Masson: tout meurtre d'un policier est désormais passible de la perpétuité avec une peine de sûreté de 30 ans.
© Agence France-Presse
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