L'esprit de Noël est-il incompatible avec la sobriété ? C'est ce que suggèrent les chiffres d'une étude menée auprès de 4 600 utilisateurs de l'application Geev. Pour 84 % des sondés, décembre est le mois où l'on s'autorise à consommer davantage.

Près de la moitié des personnes interrogées (1 sur 2) avouent être moins regardantes sur leur impact écologique durant les fêtes. Une "indulgence saisonnière" qui s'accompagne pourtant d'une prise de conscience aiguë : 86 % des répondants savent pertinemment qu'ils consomment de façon moins responsable à Noël que le reste de l'année.

 

Le malaise du "cadeau neuf"

Cette consommation débridée ne se fait plus l'esprit léger. Le plaisir d'offrir se teinte désormais d'une forme d'éco-anxiété. Le chiffre est frappant : 67 % des répondants déclarent ressentir une "culpabilité écologique" lorsqu’ils offrent un cadeau neuf.

Pour Hakim Baka, cofondateur de Geev, "la période de Noël amplifie nos contradictions : on veut faire plaisir, mais on aimerait rester cohérent avec ses valeurs".

 

La seconde main : la peur d'être jugé(e)

Face à ce dilemme, l'occasion apparaît comme la solution miracle. 80 % des sondés estiment qu'un cadeau de seconde main a autant de valeur qu'un neuf, et 60 % affirment que cela ne gâche pas la magie de Noël.

Pourtant, dans les faits, un frein psychologique et social persiste. La peur de passer pour quelqu'un de radin ou de "cheap" est tenace : une personne sur deux avoue avoir déjà renoncé à offrir un cadeau d’occasion de peur d’être jugée par ses proches. La norme du plastique neuf sous le sapin reste encore profondément ancrée.

 

Une envie de changement

Malgré ces blocages, les mentalités évoluent. Près de 80 % des personnes interrogées appellent de leurs vœux un Noël plus circulaire et responsable.
Et quand le cadeau ne plaît pas ou n'est pas utilisé ? Le réflexe solidaire progresse : 1 Français sur 4 déclare désormais donner les cadeaux inutiles après les fêtes, plutôt que de les laisser prendre la poussière.