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"Salle de shoot" à Marseille : des associations attaquent l'Etat en justice pour son "obstruction"2min
Par Maritima 14/04/2025 à 07:11
Médecins du Monde, soutenue par d'autres associations, a annoncé lundi le dépôt, devant la justice administrative, de deux recours contre l'Etat pour son "inaction", voire son "obstruction", relative aux "haltes soins addictions", communément appelées "salles de shoot".
Créées en 2016, les deux "salles de consommation à moindre risque", aujourd'hui nommées "haltes soins addictions" (HSA) existant en France, à Paris et Strasbourg, s'adressent aux personnes les plus démunies et exclues du système de soins. Leur expérimentation doit, en principe, s'achever fin 2025.
Préoccupée par le sort de ce dispositif, l'ONG Médecins du Monde a décidé d'attaquer l'Etat français "pour inaction avec le lancement de deux recours en contentieux", a déclaré Céline Debaulieu, sa référente sur la réduction des risques, devant la presse.
"A visée nationale et cosigné par la Fédération Addictions", "le premier porte sur la pérennisation des haltes soins addictions" et le second, "cosigné par AIDES, concerne Marseille, où il y a eu impossibilité en janvier 2024 d'aller au bout d'un projet de halte soins addictions", a-t-elle détaillé.
Pour les requérants, qui déplorent un climat politique surtout "répressif", "l'inaction" des pouvoirs publics, "voire leur obstruction, face à la création de haltes soins addictions cause des préjudices et relève de la faute", aux dépens de la santé des usagers et usagères de drogues.
Le premier recours, "en carence", est "historique" sur ce sujet de santé publique, a affirmé Me Vincent Brengarth, évoquant l'espoir d'obtenir "une décision du tribunal administratif" d'ici à "12 à 18 mois".
Le second recours vise à obtenir "l'annulation du refus, implicite, de ne pas ouvrir de HSA à Marseille", après "une obstruction politique", a-t-il dit.
A Marseille, bien que validé par différents acteurs sanitaires, dont l'Agence régionale de santé (ARS) et l'AP-HM, le projet a fait les frais d'"une décision politique, prise au détriment des enjeux de santé", selon les requérants.
En février 2024, la Marseillaise Sabrina Agresti-Roubache, alors secrétaire d'Etat chargée de la Ville, s'était ainsi félicitée d'avoir "réussi à stopper l'installation d'une salle de shoot à Marseille", a rappelé Mme Debaulieu.
Pour les associations à l'origine de la procédure, les haltes soins addictions ont "prouvé leur efficacité": elles "offrent des services de soins, de suivi social, d'hébergement et réduisent les risques liés à la consommation".
Elles font valoir que "divers rapports, y compris ceux demandés par le gouvernement", le dernier datant de l'automne 2024, "soulignent la nécessité d'intégrer ce dispositif dans le droit commun".
© Agence France-Presse
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