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Les associations LGBT+ "atterrées" par les propos de Macron sur le changement de sexe en mairie4min
Par Joey Temple19/06/2024 à 10:45
Emmanuel Macron considère "ubuesque" la volonté du Nouveau Front populaire de permettre de "changer de sexe en mairie". Une position qui a "choqué" les associations LGBT+. Elles s'inquiètent de telles déclarations dans le "contexte actuel de transphobie".
Des associations de défense de la communauté LGBT+ se sont dites "choquées" et "atterrées" par les propos tenus par Emmanuel Macron, qui a tancé la volonté "ubuesque" du Nouveau Front populaire de permettre de "changer de sexe en mairie" ce mercredi 19 juin. "Ces propos sont très choquants, nous sommes atterrés", a déclaré à l'AFP le président de l'Inter-LGBT James Leperlier. "C'est d'autant plus inquiétant vu le contexte actuel de transphobie: c'est ajouter de l'huile sur un feu qui est déjà ardent. C'est le signe qu'ils n'hésiteront pas à revenir sur nos droits, ne serait-ce que dans le débat, pour racoler des voix", a-t-il ajouté en dénonçant un glissement dangereux"et la "porte ouverte vers des propositions de loi transphobes et LGBTphobes".
"Emmanuel Macron convoque la transphobie pour attaquer les programmes de ses opposant.e.s politiques", a réagi de son côté SOS Homophobie sur son compte X. "La stratégie est donc claire: instrumentaliser les minorités dans la course au pouvoir."
Dans son programme pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, le Nouveau Front populaire propose d'"autoriser le changement d'état-civil libre et gratuit devant un officier d'état civil". La modification de l'acte d'état civil d'une personne transgenre est autorisée en France depuis 1992. A l'époque, cette modification était conditionnée à la preuve "irréversible et médicale d'une transformation physique".
En 2016, une loi a fait évoluer cette procédure en ne demandant plus aux requérants une preuve médicale mais "une réunion suffisante de faits que la mention relative à son sexe à l'état civil ne correspond pas à celui" dans lequel ils se présentent et dans lequel ils sont connus.
Sept associations ont déposé un recours en mars devant le Conseil d'Etat contre deux circulaires prises sur le sujet, estimant que ces textes constituent une "atteinte au droit au respect de la vie privée et une discrimination en raison de l'apparence physique".
Selon l'Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes (Ilga), la possibilité pour une personne transgenre de changer le sexe figurant sur ses papiers d'identité par une simple déclaration publique, sans avoir à le justifier par un avis médical ou apporter une quelconque preuve de ce changement, est en vigueur dans plus d'une vingtaine d'Etats membres de l'ONU.
Avec AFP
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