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Législatives : dernière ligne droite pour la campagne4min
Par Maritima 24/06/2024 à 11:11
A peine commencée, la campagne des législatives entre lundi dans sa dernière semaine : poussé par les sondages mais accusé de reculer sur des mesures, Jordan Bardella dévoilera les grands axes du programme du RN quand Gabriel Attal, en campagne à Dijon, tente de réduire l'écart avec la gauche et l'extrême droite.
Après quelques moments de flottements qui ont donné des munitions à ses adversaires, notamment sur la promesse d'abroger la réforme des retraites, le président du Rassemblement national Jordan Bardella, qui a déjà passé une partie de la semaine dernière à essayer d'éclaircir son programme économique et social, entend profiter d'une grande conférence de presse pour tenter de mettre les points sur les i.
En fin de matinée, dans le VIIIe arrondissement de Paris, le candidat du RN pour entrer à Matignon présentera "les priorités du gouvernement d'union nationale" que le parti d'extrême droite appelle de ses vœux, en présence de Marine Le Pen, selon le RN qui évoque "une centaine" de journalistes attendus.
"Lorsque nous arrivons, nous déclenchons une session extraordinaire du Parlement (à l'été, NDLR). Nous allons travailler sur des questions qui sont celles de l'immigration, de la sécurité et du pouvoir d'achat", a expliqué Sébastien Chenu qui souhaite aussi "empêcher" les personnes avec une double nationalité d'occuper "des emplois extrêmement sensibles" dont la liste sera définie "par décret".
Interrogé sur la question délicate de la Défense en cas de cohabitation avec Emmanuel Macron, le député du Nord, candidat à sa réélection, a tracé des "lignes rouges" : l'envoi de soldats en Ukraine, l'envoi de "matériel de longue portée" permettant d'envoyer des bombes sur le territoire russe".
Toutefois, si le Rassemblement national est toujours donné premier dans des sondages, autour de 35% des voix, devant le Nouveau Front populaire (entre 27 et 29,5%) et le camp présidentiel (autour de 20%), ses adversaires comptent bien lui fermer les portes de Matignon à l'issue de ces législatives anticipées (30 juin/7 juillet).
"Il y a cette peur qui est entrée dans nos familles (...) nous autres les métissés, les racisés", a lancé le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon depuis la tribune d'un meeting à Montpellier, reprochant au RN des stigmatisations pendant les émeutes consécutives à la mort du jeune Nahel, tué par un tir policier.
"Changer profondément"
Mais le Nouveau Front populaire a terminé la semaine sur une note discordante. Le lancinant débat sur le choix de la gauche pour Matignon a été relancé après que Jean-Luc Mélenchon a rappelé son "intention de gouverner ce pays", tout en affirmant ne pas s'"impose(r)". Suffisant pour susciter une levée de boucliers, notamment chez l'ancien président socialiste François Hollande, qui lui a enjoint de garder le silence face au "rejet" qu'il susciterait dans l'opinion.
Gabriel Attal a sauté sur l'occasion pour inviter Jean-Luc Mélenchon à "venir débattre" mardi soir sur TF1 avec Jordan Bardella et lui-même plutôt que "d'envoyer son porte-parole", en l'occurrence le coordinateur de LFI Manuel Bompard.
"Monsieur Attal, vous êtes à votre poste du fait de la faveur du prince. Quant à nous, notre prochain premier ministre sera proposé par le groupe parlementaire le plus nombreux en concertation, APRÈS les élections", a répondu M. Mélenchon sur X. Les chefs des formations du Nouveau Front populaire ont prévu de se partager les différents débats télévisés du premier et second tour.
Autre candidat cité - par Raphaël Glucksmann - pour Matignon, l'ancien secrétaire général de la CFDT Laurent Berger est sorti de son silence dans Le Monde lundi pour expliquer que "la première urgence, c’est d’éviter le RN".
"Après, le nom de la personnalité qui ira à Matignon est le cadet de mes soucis, aujourd'hui", a-t-il glissé. "En tous cas, c'est pas mon envie", a-t-il renchéri sur France 2.
Gabriel Attal est lui attendu lundi à Dijon pour continuer la campagne. "Le RN n'est pas prêt à gouverner. On a vu ces dernières semaines que la façade, construite pour se présenter comme le parti du pouvoir d'achat des Français, est en train de s'effondrer", a-t-il répété lundi sur Europe1/Cnews. "Chacun son identité, chacun son ADN, chacun sa méthode", a-t-il décliné, à l'égard d'Emmanuel Macron dont la majorité s'émancipe chaque jour un peu plus.
Dans une lettre aux Français publiée dimanche, le chef de l'Etat a admis que "la manière de gouverner doit changer profondément". Le chef d'Horizons Edouard Philippe, qui a accusé Emmanuel Macron d'avoir "tué" la majorité présidentielle, va lui se rendre en Gironde pour soutenir des candidats de son parti et de Renaissance. "Aucune formation politique du bloc central ne peut prétendre à elle seule avoir la majorité", a prédit l'ancien Premier ministre dimanche, en appelant à un arc de "la droite conservatrice à la gauche socio-démocrate".
© Agence France-Presse
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