C’est une alerte sérieuse lancée par le député de Marseille. Invité de la rédaction de Maritima radio ce mardi matin, Hendrik Davi (Groupe Écologiste et Social) craint un basculement de la deuxième ville de France vers l'extrême droite lors des prochaines municipales. Il appelle les différentes forces de gauche à la responsabilité pour éviter le pire, tout en revenant sur le vote complexe du budget de la Sécurité sociale à l'Assemblée.

 

Budget de la Sécu : une situation "baroque"

Avant d'aborder l'avenir de Marseille, le député est revenu sur l'actualité brûlante à l'Assemblée nationale : le vote du budget de la Sécurité sociale prévu cet après-midi. Hendrik Davi décrit une situation politique "baroque" où les partis censés soutenir le gouvernement (Républicains et Horizons) pourraient voter contre ou s'abstenir, tandis que la gauche pourrait, paradoxalement, permettre l'adoption du texte.

La raison ? Un amendement du gouvernement qui augmenterait l'ONDAM (l'objectif de dépenses de santé) à hauteur de l'inflation. "Si l'amendement est voté, c'est une de nos demandes depuis le début", explique Hendrik Davi, qui n'exclut pas de s'abstenir ou de voter pour si cette ligne rouge est respectée, contrairement aux Socialistes qui s'orientent vers un vote favorable.

 

Le spectre d'une victoire du RN à Marseille

Mais c'est sur la politique locale que le député se montre le plus alarmiste. "Sur le papier, le RN peut gagner" en cas de triangulaire ou de division au second tour, analyse-t-il. Pour lui, il ne faut surtout pas "prendre la responsabilité d'avoir un maire Rassemblement National", ce qui constituerait un signal désastreux pour la ville.

Face au regard gourmand de Franck Allisio (RN) sur les divisions de la gauche, Hendrik Davi prône une stratégie pragmatique. S'il a défendu l'idée d'une candidature unique dès le premier tour, il semble se résigner à une union de "fusion" au second tour, mais à certaines conditions strictes.

 

L'appel à Delogu et Payan

Pour réussir ce barrage républicain, Hendrik Davi renvoie dos à dos les deux figures locales de la gauche :

• À Sébastien Delogu (LFI) : il lui demande d'"arrêter de prendre pour cible principale Benoît Payan" et de se concentrer sur les véritables adversaires : le RN et la droite de Martine Vassal.

• À Benoît Payan : il exhorte le maire sortant à "accepter l'idée qu'il va falloir fusionner avec la France Insoumise au deuxième tour".

Pour le député, c'est la seule équation viable pour conserver la ville à gauche, alors que le maire actuel entretient encore le flou sur les contours de sa future majorité.

 

🎧 Écoutez ici l'interview complète de Hendrick Davi au micro de Didier Gesualdi 

 

Retrouvez l'invité de la rédaction sur maritima radio du lundi au vendredi à 8h15 et 12h15 au micro de Didier Gesualdi