La polémique enfle à Marseille et prend une tournure politique. La décision de la mairie d'annuler la projection du film "Sacré Cœur" au Château de la Buzine, apparemment une heure seulement avant sa tenue, a provoqué un véritable tollé.

Alors que le réalisateur appelle les Marseillais à "se révolter", les candidats à la mairie Martine Vassal (DVD) et Franck Allisio (RN) dénoncent un acte de censure. Face à la controverse, la Ville de Marseille a publié un communiqué pour "clarifier la situation" en invoquant la loi de 1905.

 

"Réveillez-vous les Marseillais !" : la colère du réalisateur

 

La réaction la plus virulente est venue de Steven James Gunnell, réalisateur et producteur du film. Sur le réseau social X (ex-Twitter), il n'a pas mâché ses mots pour dénoncer ce qu'il considère comme un "boycott".

« Je demande à tous les Marseillais de vous révolter et de vous soulever pour la pluralité et l’universalisme. Vous avez le droit de voir ce film si vous avez envie de le voir », a-t-il lancé. « On est en 2025, on a le droit d’exister, on a le droit de se montrer et on a bien le droit de vivre. Réveillez-vous les Marseillais. Ne vous laissez pas faire ! »

 

"Quelle sera la prochaine étape ? Déboulonner la Bonne Mère ?"

 

La polémique a été immédiatement saisie par l'opposition municipale, à commencer par les candidats déclarés à la mairie de Marseille.

Martine Vassal, présidente (DVD) de la Métropole et du Département, s'est indignée sur X : « Quelle étrange neutralité, toujours contre les mêmes ! ».

De son côté, Franck Allisio, candidat RN à la mairie de Marseille, a lui aussi fustigé cette déprogrammation : « Quelle sera la prochaine étape ? Déboulonner la Bonne Mère ? », a-t-il réagi.

 

La Mairie s'explique : "l'application absolue de la loi"

 

Face à ce tollé, la Ville de Marseille s'est défendue en publiant un communiqué. Elle explique que cette déprogrammation n'a "rien à voir avec une appréciation du film ou une volonté de restreindre la liberté d’expression".

Selon la municipalité, la décision relève de "l’application absolue de la loi et des jurisprudences constantes en la matière". Elle s'appuie sur la loi de 1905, rappelant qu'un "équipement public ne peut accueillir des projections qui, par leur caractère ou leur contenu, soient de nature confessionnelle".

 

"Il ne s’agit en aucun cas d’une interdiction du film"

 

La Ville de Marseille tient à préciser qu'il ne s'agit "en aucun cas d'une interdiction du film « Sacré Cœur » à Marseille". Elle souligne que le film est d'ailleurs projeté librement dans des cinémas privés de la ville, citant le Pathé Madeleine qui en "propose une diffusion chaque jour".

La mairie insiste sur le fait qu'il s'agit "uniquement d'une exigence juridique". Pour appuyer son propos, elle cite d'autres institutions publiques comme "la SNCF ou de la RATP" qui ont dû "appliquer dans ce cas d'espèce le principe de laïcité sans que cela constitue une censure".