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Donald Trump donne 50 jours à la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine, sous peine de sanctions sévères5min
Par Maritima 15/07/2025 à 12:03
Donald Trump a donné lundi à la Russie un ultimatum de 50 jours pour mettre fin à la guerre en Ukraine sous peine de sanctions sévères, et a annoncé un réarmement massif de Kiev à travers l'Otan.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué cette annonce, se disant "reconnaissant" envers son homologue américain "pour sa volonté de soutenir la protection des vies" ukrainiennes. Donald Trump s'est dit "déçu" par le président russe Vladimir Poutine, à l'origine de l'invasion de l'Ukraine en février 2022. "Je pensais que nous aurions un accord il y a deux mois, mais ça ne semble pas se concrétiser", a-t-il déclaré à la Maison-Blanche, au côté du secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte. "Par conséquent, nous allons mettre en place des droits de douane secondaires", c'est-à-dire contre les alliés de Moscou. "Si nous n'avons pas un accord d'ici 50 jours, c'est très simple, (les droits de douane) seront à 100% et c'est comme ça", a-t-il ajouté.
L'an dernier, les principaux partenaires commerciaux de la Russie étaient la Chine, pour quelque 34% du total des échanges, ainsi que, dans une moindre mesure, l'Inde, la Turquie et le Bélarus, selon les Douanes russes. "La Chine s'oppose fermement à toutes sanctions unilatérales illégales et juridiction extraterritoriale. Il n'y a pas de gagnant dans une guerre douanière, et la coercition ou les pressions ne peuvent résoudre les problèmes", a réagi mardi Pékin par l'intermédiaire d'un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
À Bruxelles, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a jugé que le délai de 50 jours représentait une durée "très longue" quand des "civils innocents meurent tous les jours". L'ex-Première ministre estonienne a annoncé mardi que les 27 pays membres de l'UE étaient "très, très proches" d'un accord sur de nouvelles sanctions contre la Russie, bloqué jusque-là par un veto de la Slovaquie.
Dans une interview téléphonique à la BBC dévoilée mardi, M. Trump a réitéré son agacement à propos de M. Poutine: "Il me déçoit, mais ce n'est pas fini entre nous. Cela dit, il me déçoit". Interrogé sur le maintien d'une éventuelle relation de confiance avec le dirigeant russe, le président américain a répondu : " Je n'ai confiance en presque personne"J.
Concernant l'armement de l'Ukraine, "c'est un très gros contrat que nous avons conclu. Des équipements militaires d'une valeur de plusieurs milliards de dollars vont être achetés aux Etats-Unis, aller à l'Otan, etc. et seront rapidement distribués sur le champ de bataille", a dit Donald Trump, soulignant que cela ne coûterait pas un centime aux Etats-Unis.
Mark Rutte a précisé que l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Finlande, le Canada, la Norvège, la Suède et le Danemark feront partie des acheteurs, et que "la rapidité" des livraisons sera "essentielle" pour pousser Vladimir Poutine à négocier la paix. Le chancelier allemand Friedrich Merz a souligné que son pays jouerait "un rôle crucial" dans cet effort commun pour l'Ukraine. Des systèmes de défense antiaériens Patriot seront aussi fournis à l'Ukraine "dans les prochains jours", a promis Donald Trump.
"Trump mécontent de Poutine"
Le président américain avait multiplié ces derniers temps les signaux contradictoires sur l'Ukraine, le Pentagone décidant même d'une pause dans la livraison d'armes à Kiev. Mais lundi, Donald Trump a clairement manifesté son impatience, répétant qu'il était "mécontent" de Poutine. "Nous pensions avoir un accord à quatre reprises environ", mais, à chaque fois, le président russe a continué à bombarder l'Ukraine, a-t-il déploré, en racontant un échange avec la Première dame Melania Trump. "Je rentre chez moi et je dis à la Première dame : "J'ai parlé à Vladimir aujourd'hui, nous avons eu une merveilleuse conversation. Et elle me répond : "Oh vraiment ? Une autre ville vient d'être frappée".
Après son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump a tenté de se rapprocher du dirigeant russe et de négocier une fin de la guerre. Mais le processus diplomatique est dans l'impasse après des sessions de pourparlers peu infructueuses entre Moscou et Kiev.
"Mieux vaut tard que jamais"
Dans l'est de l'Ukraine, où les combats font rage, le soldat Adistron, 29 ans, s'est dit "très heureux" que son pays reçoive bientôt davantage de systèmes Patriot, efficaces selon lui pour protéger les civils, mais aussi les troupes. "Sans eux, nous sommes démunis", a-t-il dit à l'AFP. "Donc, M. Trump, donnez-nous-en davantage".
Les frappes aériennes russes en Ukraine se sont intensifiées récemment. Moscou bat chaque semaine des records en nombre d'engins tirés, fournis par une industrie de défense qui tourne à plein régime. Le ministère russe de la Défense a encore revendiqué lundi la prise de deux petits villages ukrainiens: Maïak, dans la région orientale de Donetsk, et Malynivka, dans celle de Zaporijjia (sud).
© Agence France-Presse
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