Aix-en-Provence
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Santé
Entretien avec Francis Saint-Hubert le directeur de l'hôpital du Pays d'Aix5min

Par Norhène Ouerfelli14/05/2025 à 08:00
Fermetures des urgences pédiatriques la semaine dernière, manque de moyens de l'hôpital, rénovation et nouvelles technologies attendues, Francis Saint-Hubert directeur de l'hôpital du Pays d'Aix répond à nos questions.
Maritima : Pourquoi avoir fermé les urgences pédiatriques le week-end dernier ?
Francis Saint-Hubert: C'est une situation ponctuelle, nous avons d'une part des arrêts du fait de congés maternité, nous sommes en période de ponts et bientôt en période de congés. Nous avons dû adapter notre planning, car nous avons eu ce week-end-là pas mal de trous que nous avons pu combler grâce à des remplaçants, mais en revanche pour la nuit de samedi à dimanche, nous n'avons pas trouvé de solution.
Vous comprenez que la population se soit inquiétée de la situation ?
Je le comprends, mais nous mettons en place des organisations alternatives avec le SAMU 13 et les autres établissements pour qu'il n'y ait aucune perte de chance, notamment pour les enfants.
Les derniers travaux de l'hôpital remontent à quelques années, est-ce-que la rénovation des urgences, attendue, va bientôt commencer ?
Nous allons bientôt engager des travaux au niveau des urgences générales. Les choses sont bien avancées et pour l'essentiel, les travaux vont consister à améliorer l'accueil physique, nous allons aussi augmenter le nombre de box en passant de 12 à 25. Cela va fluidifier la prise en charge de nos patients. Ces travaux vont durer 20 mois, car pendant tout le temps les urgences restent ouvertes. Enfin, nous sommes en train de réfléchir pour rénover aussi les urgences pédiatriques.
La saturation des urgences, c'est une réalité ici aussi, comment vous l'expliquez ?
Effectivement, nos urgences et notre système de santé ont été conçus pour accueillir des patients en "urgence". Aujourd'hui, ce service sert à accueillir toutes les personnes, on considère que seulement 20% des personnes sont en réelle urgence. Toutes ces venues sont le fait de la fragilisation de notre système de santé, donc c'est aussi normal de se tourner vers l'hôpital. Mais ce que je veux dire c'est : ne venez pas directement aux urgences, on a un dispositif en France exceptionnel qui est le SAMU (le 15), donc il faut les appeler systématiquement. Tout est prévu pour que votre appel soit pris en charge immédiatement et que l'on vous passe, en fonction de la situation, un médecin qui pourra vous conseiller et, si besoin, vous envoyer aux urgences.
Le mal-être du personnel hospitalier, c'est aussi une réalité à prendre en compte.
Oui, bien sûr, je le constate tous les jours. Leur engagement, notamment dans les hôpitaux publics, est important. Les personnels se donnent. Ils souhaiteraient être reconnus et que leur souffrance, leurs difficultés soient entendues.
Justement, vous les entendez ?
Nous les écoutons et nous mettons en place des nouvelles organisations, soit en termes de solidarité, soit en termes de recrutement. Là par exemple, pour notre problème du week-end dernier, on a fait appel à du personnel extérieur. On ne se limite pas, on cherche à construire ensemble des solutions.
C'est dans ce contexte que vous allez être amené à accueillir plus de monde avec les fermetures ponctuelles, prévues, des urgences dans le Vaucluse.
Nous savons qu'il y a des difficultés. Mais avec l'aide de l'AP-HM (hôpitaux publics de Marseille), le SAMU, nos équipes et celles de Manosque et Digne, nous sommes en train de travailler sur la meilleure façon de nous coordonner pour être bien organisés.
Quels sont les prochains investissements, équipements que l'on attend dans cet hôpital du Pays d'Aix ?
Dans la prise en charge du patient, il y a de l'humain, mais aussi des machines, de la technologie. Donc, nous allons acquérir des équipements importants. D'abord, le bloc opératoire sera doté à partir de septembre/octobre d'un robot. Et puis nous envisageons aussi d'acquérir un scanner à comptage photonique. C'est la dernière génération de scanner, ils ont très performants. Ils diminuent la quantité de rayons et nous donnent des images très dynamiques. Cale permettra d'éviter des coronarographies pour les pathologies cardiaques. Cela évitera un certain nombre d'interventions, juste en analysant les images.
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