Fos-sur-Mer
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Économie,
Santé
"Familles brisées" par l'amiante et doutes sur le haut fourneau : la colère de la CGT ArcelorMittal à Fos-sur-Mer3min
Par Maritima 14/11/2025 à 11:00
La colère gronde chez ArcelorMittal Fos. Stéph Martins, secrétaire général de la CGT, a poussé un double coup de gueule ce matin sur Maritima radio.
Alors que le site est fragilisé par l'arrêt du haut fourneau depuis l'incendie du 8 octobre, le syndicat dénonce un "scandale sanitaire" lié à l'exposition massive des salariés à l'amiante, accusant l'État de "fermer les yeux".
Scandale de l'amiante : "Plus de 600 salariés en suivi médical renforcé"
C'est une bombe lancée par la CGT. Le syndicat demande le classement du site en "cata" (cessation anticipée d'activité des travailleurs de l'amiante). Une demande validée par une enquête de l'inspection du travail en mars 2025, couvrant la période de 1997 à 2025.
"À l'heure où on parle, on a plus de 600 salariés qui sont en suivi médical renforcé", a alerté Stéphane Martins. Il dénonce des chiffres dramatiques : "On a plus de 70% de nos maladies professionnelles qui sont en lien avec l'amiante, avec des cancers MP30 et MP30 bis. Ce sont des familles qui sont brisées totalement, entièrement !".
La CGT accuse la direction et l'État de ne pas prendre leurs responsabilités face à un site où l'amiante est omniprésente : "Le trois-quarts de ce qui est fait dans les structures, dans l'isolation, c'est tout amianté".
Haut fourneau à l'arrêt : la CGT sceptique sur un redémarrage début décembre
L'autre sujet majeur d'inquiétude est l'arrêt du haut fourneau depuis l'incendie du 8 octobre. La direction informe d'un redémarrage au plus tôt début décembre, mais la CGT émet de sérieux doutes.
"On a bien peur que ce soit compliqué", a déclaré Stéphane Martins. "Sur leurs premières annonces, ils avaient annoncé quatre semaines. On avait été les premiers à dire que ce délai était tout simplement impossible".
Le syndicat plaide pour un redémarrage sans "précipitation" et "pas au détriment de la sécurité". Le site fonctionnera d'abord en "marche dégradée" en raison des importants travaux à réaliser sur les passerelles touchées par l'incendie. Un retour à la normale n'est pas attendu avant "courant été 2026".
Investissements : "On arrête de faire des chèques en blanc aux multimilliardaires"
Interrogé sur les 300 millions d'euros d'investissements annoncés sur Fos et Dunkerque, le syndicaliste s'est montré très critique : "Pour le site de Fos-sur-Mer, c'est 53 millions d'euros, c'est juste pour remettre en état le haut fourneau 1 pour une durée de 5 à 10 ans, pas plus".
Face à ce qu'il estime être le "désengagement" de Mittal ("le groupe ne fait que se gaver d'année après année"), Stéphane Martins réclame une nationalisation du site ou, à défaut, des aides publiques conditionnées à de réelles contreparties pour l'emploi et l'environnement, comme la transition vers l'acier vert.
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