L'établissement psychiatrique du Nord de Marseille accueille depuis plusieurs mois des détenus. Ces derniers sont normalement pris en charge par une unité spécialisée, l’UHSA, qui regroupe des soignants formés et des personnels pénitentiaires. Lorsque l’unité est pleine, les patients sont amenés dans les hôpitaux psychiatriques qui ne répondent pas aux besoins, notamment en termes de sécurité selon Kader Benayed secrétaire départemental de Sud Santé. “Nos dirigeants jouent avec le feu et mettent la population en danger”, dénonce le syndicaliste sur notre antenne après l’évasion d’un patient en début de mois. Les soignants qui accueillent des détenus demandent une prime de risque, une revalorisation déjà perçue par les travailleurs de l’UHSA.

“Il faut des moyens sanctuarisés” 

Le constat est beaucoup plus global, depuis la crise sanitaire le syndicat ne cesse d’alerter : les besoins en santé mentale ont augmenté et la réponse n’est pas à la hauteur. “On demande à être classés en zone de santé prioritaire, un acronyme qui n’existe pas encore mais qui doit être défendu par les élus”, souligne Kader Benayed. “On voit des passages à l’acte, la santé mentale de la population va très mal, les besoins ont été accentués par le covid, à Marseille des gens viennent de pays en guerre (...) , la jonction entre tout ça engendre une augmentation des demandes (...) Il y a des agressions de soignants toutes les semaines”. Le syndicat a écrit plusieurs courriers au maire de Marseille mais aussi au président de la République. Les soignants d’Edouard-Toulouse ont reçu ce week-end la visite de la maire de secteur Nadia Boulainseur pour évoquer ces problématiques (cf photo ci-dessus).