« La première pierre d’un nouveau théâtre, c’est forcément un grand moment pour les gens qui aiment la culture », a commencé Nicole Joulia, en tant qu’adjointe au maire déléguée à la culture, mais aussi vice-présidente des Bouches-du-Rhône, lors de son discours pour la pose de la première pierre du futur théâtre de l’Olivier. 

Ce mardi 22 avril marquait effectivement un nouveau départ pour ce théâtre. Une première pierre, posée symboliquement, en honneur à toutes les prestations et les événements qui se dérouleront à nouveau dans ce lieu culturel istréen, entièrement reconstruit. « Le théâtre de l’Olivier a vraiment vu de très beaux spectacles en son sein, mais il était arrivé en bout de course, continue la vice-présidente du département. On n’arrivait plus à accueillir certaines formes de spectacles qui ont besoin d’espace. On a tiré le meilleur de l’ancien théâtre, et on lui a dit au revoir. Aujourd’hui, avec cette première pierre, c’est réellement une nouvelle aire qui s’ouvre pour la ville, mais aussi pour le département et la région. Cela sera un établissement qui compte. On va continuer à accueillir les classes, à permettre l’éducation artistique et culturel. On aura aussi des artistes en résidences et la programmation va s’enrichir. » 

 

Un équipement pratique et poétique

 

« Ce théâtre va créer une liaison entre la ville et l’étang », explique Jean-Michel Wilmotte, architecte en charge du projet, soulignant l’importance d’un bâtiment pensé comme un espace ouvert, autant sur son environnement que sur la ville. « C’est souvent la végétation qui pousse autour du béton. Cette fois, c’est le contraire : la végétation a fait repousser le béton », poursuit-il. Plus grand, plus modulable, mieux équipé, le nouveau théâtre de l’Olivier offrira une grande salle de 890 places assises, et jusqu’à 1 440 debout, soit 75 % de plus en capacité d'accueil que l'ancien bâtiment. Une grande salle bleue qui rappellera « le ciel du sud et l’étang de l’Olivier », indique l'architecte.  « C’est extrêmement beau le projet que nous a dessiné Jean-Michel Wilmotte, poursuit Nicole Joulia. Je pense que les gens vont être curieux de voir ce nouvel équipement. Il attire déjà les curiosités. » 

Une petite salle de 146 places sera disponible pour les formats plus intimistes. Mais ce qui fera de cet endroit, un lieu de rencontres, dédié à tous, c’est tout aussi la création d’une salle d’exposition de 130 m². Sans compter sur les nombreux espaces de convivialité qui permettront d’attirer d’autres amateurs, comme le restaurant panoramique avec vue sur l’étang ou le café-bar du rez-de-chaussée. Un appel à candidatures a déjà été lancé pour un chef étoilé. « En France, je ne connais pas de ville avec ce type d’équipement exceptionnel », a fait remarquer Daniel Gagnon, vice-président du département, délégué à la culture et aux équipements culturels. 

 

Une vision pour l’avenir

 

Les travaux, démarrés en janvier, devraient s’achever début 2027. Le coût total du projet est estimé à 34 millions d’euros HT, financés par la Métropole Aix-Marseille-Provence, en comptant la voirie et l’aménagement extérieur. Pour François Bernardini, maire d’Istres, ce projet dépasse la simple rénovation, il est une déclaration. « Au-delà de l’équipement en lui-même, c’est bien sûr le nom de Wilmotte qui rejaillira, et comment on arrive à placer, dans une petite ville, un concept qui dépasse ce type de standard. Cela montre l’importance que nous attachons à la culture et l’épanouissement que nous tentons d'apporter à l’être humain dans notre société locale. Nous avions déjà de nombreuses disciplines, de la danse jusqu’au théâtre. Demain, nous pourrons rêver d’Opéra. »

L’édifice sera donc bien plus qu’une simple salle de spectacle : un lieu de vie et d’échanges. Un théâtre-pont, entre la scène, la ville, l’étang, les citoyens et les artistes. Un « beau porte-avion » culturel, selon les mots de François Bernardini, prêt à voguer fièrement vers l’horizon istréen.