Impossible de faire l'interview chez lui. Ce n'est pas grave. Moussa Ajnaou prend la direction d'un autre endroit où il a passé beaucoup de temps :  "le carré". Simple forme géométrique pour certains, le carré est à Boudème une institution. C'est le surnom du city stade où les jeunes, et moins jeunes, se retrouvent pour jouer au foot depuis des années.

Sous le regard amusé de quelques amis, il se hisse sur la barrière du terrain avant de se plonger dans ses souvenirs. "Je trainais devant chez moi parce que ma mère ne me laissait pas descendre ici au carré", relate le jeune homme de 19 ans.

 

"Tout le monde s'entraide et rigole"

 

Pour lui, Boudème ne porte plus "cette mauvaise image" de quartier. "Tout le monde se mélange, tout le monde s'entraide et rigole", se félicite Moussa. Un lien qui ne connait pas les barrières "des origines", "du genre", et même de l'âge. Quelques minutes avant de répondre au micro de Maritima, Moussa s'arrête pour saluer une femme âgée. 

"C'est la grand-mère de mon collègue. Je l'aime beaucoup, elle m'aime beaucoup. Quand elle a besoin d'aide, je l'aide", sourit simplement le jeune garçon. "J'ai appris beaucoup de valeurs. Je sortais beaucoup donc c'est dehors que j'ai tout appris." S'il considère que Boudème l'a "forgé", il ne peine pas à avouer sa volonté d'en partir. "J'ai envie de bouger quand même, on ne va pas rester ici toute notre vie."