Depuis l’incendie survenu dans les entrepôts de l'entreprise Spur, à Rognac, toute baignade ou activité de pêche est interdite dans l’Étang de Berre, par arrêté préfectoral. Une situation délicate, qui a provoqué la colère des pêcheurs professionnels de la lagune. Au-delà de ne plus pouvoir travailler, ils dénoncent surtout le "flou" qui pèse sur leur activité depuis maintenant dix jours. "Depuis dix jours, c’est silence radio du côté des autorités. Nous n’avons reçu absolument aucune information. Quel est le produit qui pollue, comment est-il traité : on ne sait pas. Mais nous, on ne peut plus bosser", déplore William Tillet, premier prud’homme de pêche du quartier maritime de Martigues.

 

"Pourquoi n’ont-ils pas pompé la pollution plus tôt ?"

 

William Tillet explique que près de 50% de la saison de pêche se joue en ce moment. Une perte considérable pour les professionnels. Le premier prud’homme de pêche du quartier maritime de Martigues ne comprend pas la manière dont cette crise a été gérée : "Ce n’est pas la première fois qu’il y a des pollutions industrielles dans l’étang. A chaque fois, elles ont été pompées, et des tests ont été réalisés immédiatement. Cette fois, les choses trainent. Personne ne communique avec nous. On ne veut absolument pas vendre du poisson contaminé, on veut juste avoir les informations pour s’adapter. On demande aux autorités de se bouger le cul."

 

"On a peur pour l’avenir de notre activité, déjà fragilisée"

 

Aujourd’hui, William Tillet se dit inquiet quant à la survie des pêcheurs professionnels de Martigues : "Nous, prud’homie, nous avons 300 familles qui vivent de la pêche. Tout cela pourrait s’arrêter, car à cause du manque d’information, personne ne veut nous acheter notre poisson. La clientèle commence à se poser des questions sur la qualité de notre poisson, mais nous nous ne connaissons même pas l’ampleur de cette pollution." Une situation, qui pour le pêcheur à la retraite, pourrait entraîner des conséquences même une fois la pêche à nouveau autorisée : "A chaque fois qu’il y a une suspicion de contamination de l’Étang, nous avons perdu des clients."