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Le Secours populaire des Bouches-du-Rhône alerte sur la précarité grandissante des étudiants3min
Par Océane Portelli17/09/2025 à 07:13
Farida Benchaa, secrétaire générale de la Fédération des Bouches-du-Rhône du Secours populaire, alerte sur une précarité qui touche désormais toutes les générations. Elle était l'invitée de la rédaction sur maritima radio.
« Aujourd’hui, la pauvreté n’a plus de frontières sociales », souffle Farida Benchaa. La secrétaire générale du Secours populaire des Bouches-du-Rhône mesure chaque jour l’ampleur de la crise. « La précarité et la pauvreté se sont aggravées. Aujourd’hui, elles touchent tout le monde, aussi bien les familles que les jeunes étudiants et même certaines classes moyennes, qui, pour cause de dettes, viennent de plus en plus nous voir. »
La précarité est partout, mais cette année, l’association voit l’urgence s’installer de plus en plus chez les jeunes : « Cette année, on a voulu faire un focus sur les jeunes, ou là, c'est vraiment très grave. Aujourd’hui, les jeunes pour certains ne peuvent pas se nourrir, pas correctement, voire pas du tout », confie-t-elle. Lors d’une récente distribution alimentaire, elle a vu défiler une file interminable d’étudiants. « Il y avait une queue impressionnante de jeunes, et ça, ça fait mal, parce qu’on se dit que ça pourrait être nos enfants ou nos petits-enfants. »
"S'asseoir sur sa dignité"
Et au-delà de l’assiette, c’est tout un plan de la vie qui devient inaccessible. « On essaye de donner plus que des vêtements et de la nourriture, on veut de donner une vraie écoute bienveillante, ainsi que la possibilité de partir en vacances, d’offrir aux jeunes des mini séjours, de pouvoir aller dans des actions culturelles, de faire du sport, d’avoir une activité de loisirs. C’est aussi important que manger, c’est se permettre de vivre comme tout le monde. Aujourd’hui le loisir, c'est inabordable, pratiquer du sport aussi, faire du foot ou de la boxe, c'est 250 euros. »
Mais pour demander de l’aide, il faut franchir un mur invisible : « Venir nous voir, c’est plus qu’oser, venir demander un colis ou venir demander une aide, c’est s’assoir sur sa dignité », dit-elle. Beaucoup pleurent en arrivant, incapable d’imaginer qu’ils auraient un jour besoins d’un colis alimentaire. « Quand on reçoit des gens, ils ne nous parlent pas de lois, d’un tel ou un tel, mais de leur volonté à vivre comme tout le monde. Hier, après un don conséquent d’une grande chaine de magasin, un père de 4 enfants nous a dit que c’était la première fois que ses enfants mangeaient des céréales. Vous imaginez ?»
Face à ces problématiques grandissantes, le Secours populaire appelle à la solidarité. « On accepte tout, on a besoin de dons en nature bien évidemment, mais aussi de dons en liquide. On a aussi besoin de bénévoles, de personnes qui aiment écouter, pour pouvoir accompagner ces bouts de vies. Et même si le Secours populaire n’a pas la solution, une main tendue peut beaucoup plus les aider qu’on ne le pense. »
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