Carry-le-Rouet
-
Société
Covid-19, 5 ans après : entre quarantaine et oursinade, l’histoire des premiers rapatriés de Chine à Carry-le-Rouet 2min
Par Joey Temple18/03/2025 à 13:30
Entre inquiétude et insouciance, Carry-le-Rouet a été au centre des prémices du Covid-19 en France. Les premiers Français rapatriés de Wuhan, épicentre de la pandémie, ont vécu deux semaines hors du temps dans un centre de vacances de la Côte bleue.
Nous sommes les 31 janvier 2020, celui qu’on appelle à l’époque le “coronavirus” fait de plus en plus parler. Depuis une semaine, la ville de Wuhan, foyer de l’épidémie en Chine, a été mise en quarantaine après la confirmation d’un premier décès. La France rapatrie alors ces ressortissants et c’est un centre de vacances à Carry-le-Rouet qui est choisi pour les recevoir.
Pendant deux semaines, les 200 personnes qui viennent d’arriver sont mises en quarantaine. Chaque jour, elles sont testées afin de vérifier si elles sont ou non porteuses du virus.
"Ce n'était pas un centre de détention"
“Il a fallu être imaginatif et réactif. Réactif, car il a fallu mettre le site en place en 24h, se souvient Marc Zyltman, responsable du site pour la Croix-Rouge. Et puis imaginatif parce qu’on savait que les rapatriés de Wuhan allaient être enfermés avec nous pendant 14 jours et ce n'était pas un centre de détention. Il s’agissait d’offrir un certain nombre de services, mais aussi d’animations de façon à occuper l’ensemble des enfants et des adultes".
École, coiffeur, blanchisserie… si à l’intérieur du centre de vacances tout est mis en place pour que ça se passe au mieux, dehors certains proches voisins s’inquiètent et questionnent les autorités lors d’une réunion publique. “Est-ce qu’il n’y avait vraiment pas d’autres bâtiments qui soient plus appropriés pour recevoir ces personnes et qu’elles soient plus isolées ?”
Des critiques sur les choix réalisés qui ne passent pas pour Jean Montagnac, maire de l’époque à qui la situation avait été imposée. ”Ce n'est pas normal qu’on entende des gens dire ‘on n'avait qu’à les mettre au château d’If’. Ce sont quand même des Français qui sont plus inquiets et qui souffrent plus que nous-mêmes”, pestait-il alors en dénonçant “une toute petite minorité”.
Et en effet, tout le monde n’était pas stressé. Trois jours après l’arrivée des ressortissants français de Wuhan, ils étaient des centaines à se réunir sous le soleil de Carry pour profiter des oursinades à quelques kilomètres du centre de vacances.
"On craint dégun”
“Là, on est un petit groupe, on va faire la fête, on s’éclate. Et même malgré le…cora..virus…le microbe qu’il y a dans le coin là, et bah on vient quand même parce qu’on craint dégun”, lance un homme attablé au milieu des rires de son groupe d’amis. Il sera comme le reste de la France cloitré à son domicile un mois plus tard.
Finalement, le 14 février, après deux semaines de quarantaine sans détecter le moindre cas de Covid, 181 personnes sont libérées sous les yeux d’Agnès Buzyn. La ministre de la Santé démissionna de ses fonctions deux jours plus tard.
A lire aussi

Marseille
-
Société
A Marseille, ils ont essayé la vie à +50°C

Istres
-
Société
Istres : les pompiers déménagent

Martigues
-
Société
Permis de conduire : vers une visite médicale obligatoire ? A Martigues, les séniors sont pour !

Marseille
-
Société
"La lutte contre les points de deals" priorité de la nouvelle préfète de police déléguée dans les Bouches-du-Rhône