Dans le quartier de la Plaine, où la vie nocturne est animée, la mesure est globalement mal perçue. "Je ne pense pas que ça va régler les problèmes qu'on vise. Qu'on ferme les épiceries de nuit à 22h ou pas, il y aura des nuisances", estime Lucille. Même constat pour Jean-Louis : "Je suis plutôt contre, je pense qu'il n'y a pas de nuisance excessive et que ça peut aider les gens la nuit." Céline, elle, regrette la disparition d’un service de proximité : "Ça dépanne toujours, je trouve ça injustifié."

Des commerçants en difficulté

Pour les gérants d’épiceries, cet arrêté est un coup dur. Rayan Boutobba, qui tient une alimentation boulevard de la Libération, craint une baisse importante de son chiffre d’affaires. "C'est injuste à fond. On verra comment ça va se passer ce soir et durant le mois, mais c'est sûr qu'on va être en total baisse. J'ai un employé le jour, un la nuit, je pense que je vais devoir me séparer de l'un d’entre eux", déplore-t-il. Il estime que la fermeture forcée lui fera perdre près de 70 % de son chiffre d’affaires.

Un recours rejeté

Face à cette décision, plusieurs commerçants avaient déposé un recours administratif pour suspendre l’arrêté préfectoral. Mais il y a quelques jours, le tribunal administratif a rejeté leur demande. Pendant encore un mois, ils devront donc s’adapter à ces nouvelles restrictions, avec des conséquences économiques potentiellement lourdes. Ce sont ainsi une cinquantaine de ces commerces, situés principalement dans le centre-ville, qui sont concernés par cette mesure.