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En Méditerranée, se former aux secours pour éviter les drames de plongée

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Par Maritima 01/06/2025 à 10:00

Un apnéiste perd soudainement connaissance en pleine mer. En urgence, ses partenaires le hissent tant bien que mal sur le zodiac et entament les gestes de premiers secours.

Un scénario d'urgence répété dans le cadre d'une journée de prévention organisée à l'orée de la saison estivale par le comité départemental du Var de la Fédération Française d'Études et de Sports Sous-Marins (FFESSM) pour réduire l'accidentologie. Treize personnes ont en effet perdu la vie lors d'activités sub-aquatiques (chasse, apnée, plongée avec bouteilles) sur la façade méditerranéenne française en 2024.

"C’est notre devoir de transmettre les réflexes de sécurité", souligne Pierre Trape, président du comité. Pour la cinquième année, il coordonne cette journée dédiée à l’apnée et à la chasse sous-marine. Gratuite et ouverte à tous, elle vise autant les pratiquants réguliers que le grand public.

Théorie, exercices de réanimation sur des mannequins puis pratique en mer se succèdent pour la trentaine de participants, encadrés par des médecins et des instructeurs professionnels.

"On ne s’en rend pas compte mais juste le fait de s'immerger dans l'eau c'est un gros effort pour le système cardiovasculaire", explique la médecin urgentiste Leïla Moulay, qui anime l’atelier de ventilation et massage cardiaque.

L'après-midi, les deux pneumatiques chargés des participants équipés de palmes, masques et tubas quittent le port de Hyères (Var) pour rejoindre une zone située à plusieurs centaines de mètres de la côte. Objectif : se rapprocher au plus près des conditions réelles, pour que les volontaires "prennent conscience de ce que c'est que de faire un sauvetage en mer, de remonter quelqu'un d'inconscient sur un bateau, sans appui", explique Gaëtan Fritsch, instructeur d'apnée.

 

Gestes abordables

 

"Des gestes abordables", mais qu'il faut "pratiquer régulièrement pour pouvoir être réactif le jour où on en a vraiment besoin", insiste-t-il, en adepte du triptyque "informer, former, entraîner".

Les exercices, d'abord laborieux, s'enchainent jusqu'à ce que Laurent Caumon, médecin urgentiste à l’hôpital de Hyères, constate "une réelle amélioration des prises en charge". À bord, armé d'un tableau blanc et d’un stylo, il débriefe chaque exercice en temps réel.

Marc Sigrist, apnéiste amateur depuis 14 ans, expérimente pour la première fois ces gestes en conditions réelles: "on se rend compte de l'exiguïté du bateau, de sa hauteur... et surtout de la nécessité d’être plusieurs." Gaëtan Fritsch est catégorique: "partir en mer à deux, c’est du suicide."

Des gestes cruciaux, alors qu’en 2024, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de Méditerranée (CROSS MED) a mené 3.113 opérations et porté assistance à 7.768 personnes, un chiffre en légère hausse. La baignade et les activités subaquatiques concentrent 48 % des interventions, avec respectivement 16 et 13 décès en 2024, soulignait récemment le préfet maritime de la Méditerranée, le vice-amiral d'escadre Christophe Lucas, lors du lancement de la campagne de sécurité des loisirs nautiques et de la plaisance 2025.

Des accidents qui s'expliquent notamment par des facteurs humains : une mauvaise anticipation, une surestimation de ses capacités physiques, mais aussi par une cohabitation croissante des diverses pratiques nautiques. Ainsi que par la forte fréquentation de la Méditerranée, "une fausse amie" pour sa réputation de mer calme, explique le préfet.

Pierre Trape pointe une autre cause d'accident pour la plongée: l'attrait pour les épaves profondes du département. Situées à plus de 50 mètres, elles attirent des plongeurs venus de loin, dans des structures commerciales qui "veulent rentabiliser leur séjour" et plongent directement à grande profondeur sans phase de reprise progressive.

 

© Agence France-Presse (par C. Koestel) 

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