L'événement semble tomber au moment opportun alors que deux joueurs français figurent actuellement dans le Top 10 mondial - Alex Lanier (7e) et Christo Popov (10e - Badminton Club Fos) -, une première.

"On devient un pays qui compte", s'est réjoui le président de la Fédération française (FFbad) Franck Laurent en juin lors d'un point presse à l'Insep. Et les Bleus ont multiplié les résultats historiques depuis un an.

À commencer par Alex Lanier. En août 2024, et alors qu'il n'avait pas pris part aux JO, le joueur de 20 ans s'était imposé à l'Open du Japon, devenant le premier Français à remporter un tournoi Super 750 (deuxième niveau international).

"Il arrive à battre de manière récurrente les top mondiaux. On attendait que cela aille vite, on a des données qui montraient sa trajectoire de performance", indique le DTN Cyrille Gombrowicz.

Un nom venu s'accoler à ceux de deux autres grands espoirs, les frères Christo et Toma Junior Popov, champions d'Europe en double cette année devant leurs compatriotes Eloi Adam et Leo Rossi. "Tomi" Popov, 26 ans, s'était aussi hissé en finale en simple, battu par Lanier au Danemark.

"Aujourd'hui je sens que je suis un peu plus fort, mais si je ne joue pas à fond, je ne les battrai jamais", indique le N.7 mondial au sujet de la rivalité entre les trois badistes.

Cette dernière "ne peut qu'aider" appuie Cyrille Gombrowicz, "quand on prend les grands pays de badminton ils ont toujours plusieurs joueurs, c'est l'émulation, le fait qu'il y ait une concurrence à l'entraînement ou pour chercher des places qualificatives qui fait monter le niveau".

 

"Booster" une nouvelle ère 

 

Si le Danemark, avec le champion olympique Viktor Axelsen, la Chine ou encore l'Indonésie, demeurent les nations phares du sport autant par le niveau que la popularité, Tomi Popov estime qu'une génération française "arrive à maturité".

"Il faut aussi que tout le monde pousse derrière, appuie Delphine Delrue, récemment première Française aux côtés de Thom Gicquel à avoir gagné un Super 1000 en Indonésie en double mixte, c'est pour cela qu'on s'entraîne ici à l'Insep (lors de stages, NDLR), pour que tout le groupe monte au plus haut niveau".

Du côté féminin, le classement mondial reste dominé par cinq pays asiatiques (Corée, Chine, Japon, Thaïlande et Indonésie) et la première Française, Léonice Huet, occupe la 78e place.

"On a un gros challenge", à relever, poursuit Cyrille Gombrowicz, "l'idée est d'avoir plus de joueuses qui parviennent à intégrer le plus grand circuit, c'est à dire en étant dans le Top 30".

Mais en général, le président Franck Laurent met en avant une discipline qui s'est structurée au fil des années avec "des entraîneurs de grande qualité" et un système de détection mis en place "dans les années 2000".

Privée de titre chez les valides aux JO mais récompensée par trois médailles dont deux en or aux Paralympiques (Charles Noakes et Lucas Mazur), la fédération - qui bénéficie souvent d'un effet Jeux selon l'Injep (Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire) - a également connu une augmentation de ses licenciés après Paris-2024, à hauteur de 19%.

Elle compterait selon la FFbad environ 240.000 licenciés depuis mai dernier, contre un peu plus de 250.000 pour le tennis de table ou 1,2 million pour le tennis.

Alors selon Cyrille Gombrowicz, une médaille aux Mondiaux "devant notre public" pourrait venir "booster à la rentrée" cette "nouvelle ère" du badminton français.

 

 

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