"Ma mère m'a dit : tu vas rassembler à un homme"…"Mon Dieu, c'est horrible, ont pensé mes parents qui ont l'image de Schwarzenegger"…"Ma mère me disait : "Ce n'est pas pour les filles, tu vas être trop musclée, fait attention", mais je m'en fous, ça me plait !"... Jenyfer, 28 ans, Julie, 30 ans et Maëlle, 18 ans, ont toutes rencontré le même problème quand elles ont annoncé à leur famille ou à leurs proches qu'elles se lançaient dans l'haltérophilie. Toutes les trois sont venues à ce sport après l'avoir découvert en pratiquant du CrossFit et elles ont constaté que les préjugés sont encore nombreux.

"Il y a encore beaucoup de barrières à casser, confirme Jimmy Chiarisolo leur coach à Weightlifting Istres. Et pourtant on sent un engouement féminin depuis 2/3 ans grâce au CrossFit. On voit de plus en plus de filles qui veulent se lancer dans la compétition car les filles ont moins de préjugés. Les garçons ont peur d'être moins forts que les autres, les filles sont davantage dans une optique de "s'amuser" entre copines et si derrière elles performent, c'est génial".

Pour faire tomber les barrières et changer les regards, il faut souvent montrer ce qu'est vraiment l'haltérophilie. "Quand mes parents sont venus me voir en compétition, ils ont vu le dépassement de soi et ils ont pris un peu plus cool le truc, confie Julie. Ils ont vu qu'il y a tous les gabarits, tous les âges, tous les poids".

 

 

Les trois membres de Weightlifting Istres viennent de terminer leur toute première saison en compétition, accompagnées dans l'équipe par Noémie et Emmanuelle. "C'est une très belle expérience, ça montre nos capacités et ça donne envie d'en refaire", reconnait Jenyfer. Quand je vois ce que soulèvent certaines filles, c'est vraiment impressionnant et inspirant. Même des tout petits gabarits peuvent soulever trois fois mon poids ! J'aime bien car c'est un sport de puissance. Et c'est bien de montrer que les femmes sont aussi fortes que les mecs". 

Pour Julie, l'haltérophilie lui permet "d'appréhender ses peurs, ça aide au niveau mental". "Il faut du mental, c'est dans la tête, confirme Maëlle qui a l'ambition d'atteindre le niveau fédéral. Il faut plus de technique que de force. Ce qui me plait, c'est de me lâcher. C'est un sport qui me termine physiquement, mais ça me fait du bien".

 

 

Dimanche à domicile, les Istréennes se sont classées 4e à l'issue de la dernière journée de championnat régional avec un poids total soulevé de 629 kg : Noémie a réussi 62 kg à l'arraché et 75kg à l'épaulé-jeté, Emmanuelle 41 et 58 kg, Maëlle 38 et 550 kg, Jenyfer 38 et 48 kg et Julie 34 et 39 kg. Elles terminent derrière Marseille (840 kg), Arles (830 kg) et Toulon (650 kg).

Les garçons d'Istres ont eux grimpé d'une place pour finir 3e. Des résultats qui ont comblé l'entraineur Jimmy Chiarisolo : "Les athlètes sont très contents d'avoir fait ce championnat. Ça me donne encore plus envie l'année prochaine de monter des équipes pour viser la montée en Nationale 2." Avant ça, les haltérophiles vont se focaliser sur les compétitions individuelles, surtout que le club istréen va en envoyer quatre cette année aux championnats de France master. Avec un objectif : faire mieux que l'an dernier. "Noémie Lauret a été vice-championne de France, elle va maintenant essayer de décrocher le titre. Franck et Gino vont eux viser le podium", confirme leur entraineur.

Avec "Wheightlifting Istres", et sans oublier le club phare de la ville "Istres Sport Haltérophilie" qui évolue en National 1 depuis des années, Istres montre en tout cas qu'elle est une vraie terre d'haltérophilie qui fait décoller les barres et les barrières.