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Martigues : Maëliss Trapeau et Lolassonn Djouhan en course pour les Mondiaux d'athlétisme à Tokyo5min
Par Océane Portelli13/09/2025 à 08:00
À Tokyo, du 13 au 21 septembre, ils seront deux à représenter Martigues sur la scène mondiale de l’athlétisme : Maëliss Trapeau, spécialiste du 800 m, et le lanceur de disque Lolassonn Djouhan. Deux trajectoires différentes, mais la même fierté d'avoir grandi et de s’entraîner avec l'appui du Martigues Sport Athlé.
À 24 ans, Maëliss Trapeau s’apprête à vivre son premier championnat international en catégorie adulte. La jeune athlète participera avec le maillot du Canada, le pays où elle a grandi et où vivent encore ses parents.
« C'est un honneur de porter le maillot canadien. Je suis canadienne depuis quelques années et j'ai vécu là-bas pendant 15 ans. Mes parents y sont encore, donc j'ai un fort attachement à ce pays et je trouve que l'équipe canadienne est vraiment super. Je me sens vraiment comme chez moi, et c'est un honneur de porter les couleurs du drapeau canadien », confie-t-elle.
En mai dernier, la demi-fondeuse a explosé son record personnel en passant sous la barre mythique des 2 minutes sur 800 m. Une performance qui la hisse à la 8eme place des meilleures performances françaises. Malgré tout, c'est avec le maillot rouge et blanc qu'elle prendra le départ à Tokyo. Un choix pas forcément simple à prendre pour la jeune athlète. « Ça a été compliqué de choisir, notamment parce que peu importe où je me trouve, je suis un peu considérée comme étrangère. En France, je suis canadienne à cause de mon accent canadien, et au Canada, je suis française à cause de mon accent français. Quand tu as la double nationalité, c'est un peu compliqué, tu as l'impression de jamais être au bon endroit au bon moment, mais au Canada, les gens sont très bienveillants, déjà parce qu'on a l'habitude. Le Canada est un pays d’immigrations, on voit beaucoup d'accents différents et d'origines différentes ».
Ne pas se mettre de limites
Aujourd'hui enseignante à mi-temps au lycée Langevin, Maëliss jongle entre préparation mentale, entraînements et vie professionnelle. « Actuellement, je travaille au lycée Langevin en tant qu’enseignante, et ça m'a beaucoup aidée. Ça me permet de penser à autre chose que l’entraînement. J'ai fait quelques années de haut niveau et les journées étaient longues et je me suis pas mal blessée. Là, je suis à mi-temps au lycée, ce qui me permet d'avoir le temps de m’entraîner. Le lycée m'aide énormément par rapport à ça, ils sont super à l’écoute. Mon coach aussi, il arrive à faire combiner les deux. C’était exactement ce qui me manquait au niveau mental. »
À Tokyo, ce 18 septembre, elle espère battre son record et pourquoi pas accrocher une demi-finale. « Mon préparateur mental m'aide énormément, il m'aide à franchir un nouveau palier. Dès que je suis passée sous la barre des deux minutes, on a directement mis comme objectif les championnats du monde. J'ai déjà une expérience en équipe nationale, mais chez les adultes c'est très différent, il y a un peu plus de pressions, dans le stade, il va y avoir beaucoup plus de monde. L’idéal pour moi, ce serait de battre mon record et de faire une demi-finale. Après, il ne faut pas se mettre de limites. Une finale, c'est toujours possible. Ce sont des courses tactiques et un malentendu ça peut arriver. Mais franchement, juste battre mon record, ça serait déjà beau. »
Après le Japon, Maëliss compte souffler un peu avant de repartir pour une nouvelle saison. « Après les championnats, il y a une coupure, puis c'est la saison en salle qui commence autour de janvier. C'est un peu plus difficile et il y a moins de places disponibles dans les grands championnats. Ça et les championnats en hiver peuvent devenir des objectifs ».
À plus long terme, la demi-fondeuse a déjà une ligne de mire : les J.O de 2028, un rêve qu’elle construit pas à pas avec la ville de Martigues et le Martigues Sport Athlé, son club.
Lolassonn Djouhan est prêt
De son côté, Lolassonn Djouhan n'en est pas à son coup d'essai. À 33 ans, le lanceur de disque formé à Martigues aborde ses troisièmes championnats du monde ce 20 septembre. Sa qualification, il l'a arrachée en juin dernier, lors d'une compétition à Alès, en battant le record de France avec un jet à plus de 70m. « J'avais fait des perfs qui n'en étaient vraiment pas loin, et sur cette compétition-là, je me suis dit qu'il fallait absolument que je la fasse, parce que je me sentais bien et que j'avais raté le coup déjà trois fois. Mais cette fois, je me sentais bien, je sentais que j’étais prêt. D'abord, je fais 68m donc je valide mes qualifs, et derrière je me relâche, et les 70 m sortent. C'est l'un des plus beaux jours de ma vie, c'est une perf assez rare dans ma discipline, on n'est pas beaucoup à l'avoir fait, donc c'est énorme ».
Le Martégal est déjà un habitué des grandes compétitions, avec deux participations aux Jeux Olympiques (Tokyo et Paris) et en coupe d’Europe, et il sait déjà à quoi s'attendre : « Les Jeux, c'est très spécial, parce qu'on est un peu perdu parmi toutes les disciplines, c'est perturbant et énorme à la fois. On rencontre plein de sportifs différents, on ne se sent pas vraiment dans l’athlétisme, c'est ce que j'ai remarqué des Jeux. Les championnats du monde, c'est différent. C'est vraiment la famille de l’athlétisme, on revoit les amis et les personnes qu'on n'a pas vues depuis longtemps. On est chez nous, c'est un petit cocon. C'est top. »
Et pour ce Mondial, Lolassonn est plutôt confiant : « avec la perf que j'ai faite, je me dis que tout est possible, surtout sachant que les Jeux se sont gagnés à 70 m l'année dernière. Mon rêve, c'est de refaire cette perf en finale, ça serait symbolique et vraiment je me dis que tout est possible, si je suis bon et que le temps me le permet, pourquoi pas ! » explique l’athlète avec un sourire.
Ramener la médaille à la maison
Pour lui, ce rendez-vous n'est pas seulement une compétition mais un objectif de marquer son nom dans l'histoire de son sport. « Être dans les finalistes, c'est la première étape. Après, tout est possible. Si je peux me rapprocher d'une médaille et la ramener à la maison, ce serait vraiment top, notamment pour le club qui me soutient vraiment. Ce serait un rêve. Et j'aimerais beaucoup, comme on dit, imposer une dictature dans mon sport, être le meilleur. »
Tout comme Maëliss Trapeau, Lolassonn Djouhan garde lui aussi un œil sur les Jeux de Los Angeles en 2028. « 2028 à Los Angeles avec Martigues, ça serait parfait ! ». Mais avant ça, le lanceur doit encore s’entraîner et disputer quelques compétitions comme la coupe des spécialités de lancers le 29 septembre et la finale le 10 avant de pouvoir prendre des vacances bien méritées.
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