Aix-en-Provence
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Transport
A Aix, le parking de la discorde4min

Par Michel Montagne17/02/2025 à 18:44
Idéalement situé derrière la gare routière, le parking Méjanes, mi-public, mi-privé, est fermé depuis peu suite à un arrêté municipal. Motif ? Un système de sécurité incendie devenu obsolète. Une décision qui prive le centre-ville d’Aix de 1414 places sur fond, dénoncent les usagers, de guerre larvée entre ville et métropole.
Un parking mixte
A gauche, s’enfonçant dans le sol, l’entrée souterraine du parking public dit “Méjanes / Forum des Arts” propose aux usagers 774 places payantes.
Voie de droite, cette fois au niveau de la rue, une barrière réserve un accès privatif aux habitants de l’Esplanade de l’Arche, l’immense résidence voisine, soit 640 places acquises ou louées par ces derniers.
Des problèmes de sécurité
Le 11 février, par voie d’arrêté, la municipalité décide de fermer l’ensemble du site suite aux contrôles d’une commission départementale de sécurité. Celle-ci a constaté à plusieurs reprises de grosses défaillances du système anti-incendie, notamment des épaisseurs de dalles qui, en cas de sinistre, ne pourraient contenir les flammes que trois-quarts d’heure durant alors que le délai légal requis est de deux heures.
Elle a donc émis plusieurs alertes et avis négatifs qui ont fini par déboucher sur cette fermeture en attendant des travaux de remise en conformité.
La décision de sécurité concernant les deux parties, privée comme publique, est étroitement imbriquée. Ce sont donc tous les usagers qui ont jusqu’à ce 18 février pour évacuer leur véhicule sous peine de fourrière, d'où un vent de panique qui a saisi des résidents pris de court.
Des usagers privés particulièrement lésés
Si, pour les usagers du parking public, la décision se traduit par un simple désagrément commun à tous les automobilistes des grands centres-villes, à savoir trouver une place, pour les bénéficiaires de la partie privée, l’affaire prend en revanche une tournure bien plus problématique.
En majorité âgés, nombre de résidents ont en effet un besoin impérieux de leur véhicule pour se déplacer facilement et la possibilité de jouir d’un stationnement privatif juste à côté de leur logement a souvent été un argument qui a déterminé le choix de l’Esplanade de l’Arche dans le cadre de leur acquisition immobilière.
Désormais, à partir de ce mardi 18, ils devront eux-aussi se débrouiller pour se garer ailleurs, une mission quasiment impossible qui risque de bouleverser profondément leur existence.
En vidéo,
le témoignage de Nicolas Hirtz, il gère les travaux de l'appartement d'un résident de l'Esplanade de l'Arche actuellement à l'étranger et s'est retrouvé chargé par ce dernier d'évacuer en urgence son véhicule stationné dans le parking. Egalement les réactions d'André Peretti, il est le président de l'une des copropriétés de la résidence ainsi que de Marie-José Dubois, Yvon Viguié et Cindy Dumont-Maliverg, tous les trois résidents de l'Esplanade et tous les trois plus que contrariés par la situation.
Ville vs métropole ?
Toujours est-il que dans toutes les conversations entre résidents de l'Esplanade revient en filigrane un litige possible entre ville et métropole au sujet de la gestion des parkings publics. Historiquement, celle-ci a toujours dépendu de la ville via une société d’économie mixte, mais un récent transfert de compétence l’a fait tomber mi-2023 dans le giron métropolitain.
Les usagers soupçonnent donc une querelle picrocholine entre collectivités et si l’argument de la sécurité n’est ni contestable ni contesté, cette fermeture administrative apparait à leurs yeux comme un moyen déguisé de faire pression sur la métropole pour qu’elle finisse par rendre à la ville d’Aix cette compétence parkings publics.
Un conflit larvé dont se sentent prisonniers les usagers privés du site et pour l'illustrer, certains dans les discussions faisaient même référence au célèbre titre de western "Règlement de comptes à O.K. Corral".
Nombre d’entre eux ont d’ailleurs pris contact avec les services de la ville, qui les ont orientés vers ceux de la métropole, laquelle, concernant les usagers privés du site, les invite à se tourner vers le syndic de la résidence qui se déclare impuissant pour résoudre un tel problème. Un bel exemple d'imbroglio à la française.
En tout cas, c'est un chantier d'ampleur qui pourrait prendre de nombreux mois, voire plus d'une année, sans pour l'instant plus de précisions apportées aux principaux intéressés quant aux possibilités de retrouver un stationnement commode et fiable durant cette période.
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