Quelque 76% des Français qui ont la chance de partir en vacances cet été prendront leur voiture, selon un sondage réalisé par l'Ifop pour la société Roole et publié mercredi. L’enquête a été menée début juin en ligne auprès d’un échantillon de 2.000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Françoise Margueritte, 66 ans, compte parcourir la côte tyrrhénienne courant juillet, avec son mari et sa grosse Jeep Cherokee. "On veut de la liberté avant toute chose, être autonomes", explique cette retraitée de Digne (Alpes-de-Haute-Provence). Le couple voyage pendant presque toutes ses vacances en voiture, et ne prend le TGV que pour aller à Paris.

Selon le sondage Ifop, les vacanciers qui partent en voiture la prennent d'abord (à 76%) pour être en mesure de visiter les environs sur leur lieu de vacances. 60% d'entre eux, notamment les plus âgés, veulent pouvoir transporter plus facilement davantage de bagages, et 38% estiment que la voiture leur coûte moins cher que le train ou l'avion.

Ceux qui ne prennent pas la voiture évoquent d'abord la fatigue et le stress liés au trajet, puis les différents coûts engendrés.

La moitié des automobilistes compte faire entre 500 et 1.000 kilomètres pour son trajet aller. Et le budget voiture pour les vacances est estimé à environ 300 euros en moyenne.

Pour faire des économies, les Français comptent d'abord éviter les sandwiches des stations-service en préparant des pique-niques, ou pratiquer l'écoconduite, mais aussi prendre la nationale plutôt que de coûteuses autoroutes.

Catherine Fiévée, 64 ans, est descendue fin juin de Vault-de-Lugny (Yonne) à Mandelieu (Alpes-Maritimes), en évitant les péages "par militantisme". Mais aussi pour "prendre son temps et visiter", souligne la retraitée.

 

Ecologie

 

Selon un autre sondage, réalisé par OpinionWay pour les garages Point S fin mai, 75% des Français choisissent leur mode de transport pour des raisons pratiques, contre 43% pour des raisons économiques.

Seules 14% des personnes interrogées justifient le choix de leur moyen de transport pour des raisons écologiques, selon cette enquête annuelle réalisée les 29 et 30 mai 2024 auprès d’un échantillon de 1.033 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Les voyages de longue distance pèsent pourtant "sensiblement" dans l'empreinte carbone des Français, selon une étude du centre de réflexion Shift Project parue en 2022. Ils reposent en effet à 90% sur des modes de transport hautement carbonés (voiture, avion).

"Nous observons un phénomène très paradoxal, avec une société partagée entre les préoccupations écologiques et la réalité des comportements qui se heurte aux réalités physiques, notamment dans les choix de modes de déplacements", a commenté Frédéric Micheau, directeur général adjoint d'OpinionWay.

 

Airs et rails chargés

 

Alors que les appels à ne pas prendre l'avion se multiplient, les acteurs du transport aérien français et européen s'attendent à un été sinon record, du moins très chargé, selon la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).

Parmi les destinations les plus attractives depuis le début 2024 figurent notamment le Maroc (135% des passagers de 2019) et la Turquie (165,1%). Parallèlement, la désaffection pour les trajets intérieurs s'est confirmée.

"Le Covid a fortement modifié certains comportements. En France, quand les gens peuvent prendre le train, ils prennent le train", a déclaré Olivier Mazzucchelli, directeur général de Transavia France, la compagnie low-cost du groupe Air France, lors d'une récente rencontre avec des journalistes à Amsterdam. "Toutefois, nous voyons une forte volonté de voyager pour découvrir de nouveaux pays, et de prendre l'avion quand c'est nécessaire. Bien sûr, les tarifs sont plus élevés qu'en 2019, mais la dynamique (des ventes) est toujours là", a souligné M. Mazzuchelli.

Sur les rails, la SNCF fait déjà le plein pour les vacances d'été: 400.000 places supplémentaires ont été mises en vente cet été par rapport à l'été 2023. Le groupe ferroviaire assure avoir atteint une forme de plafond, qui ne pourra être crevé qu'avec l'acquisition de nouvelles rames. Les premiers TGV M, dont 100 rames ont été commandées par la SNCF, doivent être livrés au second semestre 2025. Globalement, SNCF Voyageurs a l'intention d'augmenter son offre de 15% d'ici 10 ans afin de répondre à l'explosion de la demande.

Aujourd'hui, une part croissante des trains sont complets sur les week-ends d'été, conduisant certains voyageurs à se reporter vers la voiture, indique la SNCF.

 

© Agence France-Presse

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