C'est une page méconnue de l'histoire marseillaise que Michel Méténier a ouverte ce mercredi. En septembre 1909, la Plaine accueillait la célèbre Foire Saint-Lazare. manèges, friandises et... ménagerie. Le Cirque Alexandre était de la partie avec ses fauves.

Dans la nuit du 13 au 14 septembre, le drame se noue. "Au phare Sainte-Marie : un des gardiens, Ginoux, entend du bruit. Il sort et donne un coup de pied à une forme qui se jette sur lui et le griffe légèrement à l'oreille. Il pense d'abord à un gros chien, l'oreille saigne, on la soigne... et on s'aperçoit qu'il manque une tigresse !", raconte Michel Méténier avec sa gouaille habituelle.

 

Chasse à l'homme... ou à la bête ?

La nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Le Préfet est alerté, un comité de chasse est monté en urgence. On ferme les quais, on installe des projecteurs, on lâche des appâts empoisonnés (des steaks à la strychnine !).

Pendant trois jours, Marseille vit au rythme de cette traque surréaliste. La tigresse est invisible, mais les rumeurs vont bon train. "On croit l'apercevoir, ça pétarade à tout va", s'amuse l'historien. Le bilan provisoire est cocasse : deux chiens de chasse tués par les appats empoisonnés, mais de tigresse, point.

 

Une fin tragique dans le Vieux-Port

Le dénouement survient le jeudi 16 septembre au matin. Au milieu des rochers du Vieux-Port, la fugitive est repérée. Cette fois, pas de quartier. La partie de chasse se transforme en partie de pêche... morbide.

"Elle est morte, elle flotte sur l'eau", explique Michel Méténier. La pauvre bête est repêchée sous les yeux des badauds. Son destin post-mortem ? Elle sera exposée, devenant une attraction macabre, plus de 1000 personnes viennent la voir.

 

Le saviez-vous ? Elle existe toujours !

L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais Michel Méténier a plus d'un tour dans son sac. Cette tigresse marseillaise n'a pas disparu.

"Le tigresse de Marseille a été empaillée et exposée au Muséum d'Histoire Naturelle au Palais Longchamp !", révèle-t-il. Elle est le témoin silencieux de cette folle semaine de 1909. Elle a même inspiré une chanson de Numa Blès, chansonnier marseillais célèbre.

 

 

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