C'est à Rachida Dati, ministre de la Culture, que cette mission séculière revient. Elle est venue aujourd'hui à Marseille en détailler le contenu et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle n'a pas prêché dans le désert. 
Ils étaient en effet nombreux ce matin à l'accueillir à sa descente de voiture  sur le parvis de la cathédrale Sainte-Marie-Majeure, dite La Major, et notamment, au côté de la préfète, de très nombreux élus dont la présidente du département Martine Vassal et l'adjointe au maire Perrine Prigent en charge de la valorisation du patrimoine marseillais, également pour le diocèse le père Didier Rocca, chapelain de la cathédrale ainsi qu'Edward de Lumley, récemment nommé à la tête de la direction régionale  des affaires culturelles.

La ministre a d'abord visité La Major, actuellement en plein chantier d'une rénovation qui a déjà, a-t-elle rappelé, bénéficié en 2024 de 3,5 millions d'euros affectés à la restauration des couvertures de la nef et qui, en 2025 se verra attribuer 2,3 millions d’euros supplémentaires qui seront quant à eux engagés pour la restauration du dôme et des tourelles du bras Est du transept.
Des travaux qui s'inscrivent dans le "plan cathédrales" qu'elle a initiée et qui vise à sauver 4000 édifices religieux en péril recensés sur l'ensemble du territoire national.

Dans la foulée, le cortège officiel s'est ensuite engouffré dans la Vieille Major voisine (les deux édifices sont classés monuments historiques), 
Une fois dehors, Rachida Dati a détaillé les prochaines mesures de sauvegarde du patrimoine de Marseille, une ville qu'elle a déclarée sous-protégée dans ce domaine avec, en 2022, seulement 93 monuments qui étaient classés historiques quand d'autres grandes cités (Lyon, Strasbourg, Toulouse, Bordeaux, Aix-en-Provence...) en comptent deux à quatre fois plus.
Précision étonnante sinon cocasse, seule la capitale Paris rejoint Marseille dans cet état d'indigence patrimoniale. 

Son objectif étant d'en doubler le nombre, la ministre a rappelé que depuis 2023, 24 monuments ont été protégés, comme par exemple la fontaine Cantini de la place Castellane, le grand escalier de la gare Saint-Charles, également le monument aux Mobiles des Bouches-du-Rhône, situé en haut de la Canebière.
Et d'annoncer que d'ici deux ans, plus de 50 autres édifices monuments seront eux-aussi proposés à la protection dont en priorité ceux qu'elle a qualifiés de "grands joyaux marseillais" : Palais de la Bourse sur la Canebière, Palais du Pharo, obélisque de Mazargues, certains grands châteaux comme la campagne Pastré, mais aussi la Maison Puget ou encore la très menacée tour des Catalans et, évidemment, le plus emblématique d'entre tous, la Bonne Mère. 
A ce sujet, Rachida Dati a avoué avoir été étonnée de découvrir, à l'issue de sa prise de fonction, que Notre-Dame-de-la-Garde n'était toujours pas classée (même si, aux yeux de tous les Marseillaises et Marseillais, elle reste un trésor inclassable)

En revanche, Rachida Dati n'a pas évoqué dans son  plan de sauvegarde le Nounours Orange de 6 tonnes et 5 mètres de haut qui a fait son apparition il y a maintenant près de cinq ans sur l'esplanade du J4 - une oeuvre du sculpteur Jayet qui a bien sûr suscité débats et controverses lors de son érection - et qu'elle n'a pu rater puisque le cortège officiel était obligé de passer devant pour se rendre ensuite au deuxième rendez-vous officiel de la ministre, à la villa Méditerranée qui abrite aujourd'hui la reproduction de la "grotte Cosquer".

En vidéo, la ministre répond aux questions des journalistes sur le parvis de la cathédrale (avec des images de la visite des deux Major)