Pour les 145 salariés, c'est le début de la fin. Michelle Fanucchi, déléguée Force Ouvrière et employée depuis 36 ans, a partagé sur Maritima son "pincement au cœur" et celui de ses collègues, qui voient disparaître bien plus qu'un lieu de travail : une véritable "famille".

 

"Là, tout devient concret"

 

Après des mois de négociations, l'heure de la liquidation a sonné. Une étape particulièrement difficile pour les équipes. "Jusqu'à présent, on était dans le mouvement de la négociation. Et là, au fur et à mesure, quand on a commencé à avoir le mot liquidation [...], tout devient concret", a confié Michelle Fanucchi. Au-delà du soutien des clients "bienveillants" qui "ne comprennent pas pourquoi ça ferme", c'est entre collègues que la solidarité s'exprime. "On se soutient, on essaye de relativiser".

 

Un plan social "sur-mesure" pour permettre à chacun de "rebondir"

 

Malgré la tristesse, Michelle Fanucchi se montre optimiste quant à l'avenir de ses collègues, grâce à un plan social négocié pour être le plus adapté possible. "On est quand même arrivé à avoir une bonne négociation pour pouvoir rebondir pour chaque salarié". Le cabinet Alexio a été mandaté pour accompagner chaque projet individuel :

• Reconversion professionnelle : un accompagnement pour monter un projet et trouver un centre de formation.

• Création d'entreprise : une aide spécifique pour les salariés ayant ce projet.

• Reclassement : une diffusion bimensuelle des postes disponibles dans le groupe.

• Départ à la retraite : un accompagnement pour monter les dossiers.

Des efforts qui portent déjà leurs fruits, puisque deux personnes ont déjà signé un CDI et plusieurs autres sont parties en congé de reclassement.

 

Pouvoir d'achat et insécurité, raisons de la fermeture

 

Interrogée sur les raisons de cet échec dans la deuxième ville de France, la déléguée syndicale pointe deux facteurs principaux : le pouvoir d'achat qui a "énormément baissé dans notre centre-ville" et l'insécurité, ressentie tant par les clients que par les salariés.

 

"Je me suis mariée, j'ai eu mes enfants..."

 

Au-delà des aspects économiques, c'est une page de vie qui se tourne. Entrée aux Galeries à 21 ans, Michelle Fanucchi y a passé 36 ans. "C'était même pas une petite ville, c'était une famille. Je me suis mariée, j'ai eu mes enfants, mes collègues ont participé à ma vie personnelle", raconte-t-elle. Un esprit familial qui a transformé le grand magasin en une "petite boutique" où les vendeuses connaissaient leurs clients fidèles par leur prénom. Aujourd'hui, son unique préoccupation est tournée vers ses collègues : "Tout ce qui m'intéresse, c'est de savoir que chaque salarié puisse rebondir".

 

🎧 Écoutez ici l'interview complète de Michelle Fanucchi (FO Galeries Lafayette) au micro de Didier Gesualdi

 

photos Cassandre Amouroux à l'ouverture de la liquidation des stocks aux Galeries Lafayette à Marseille