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Aix-en-Provence : "On va tout faire pour que les étudiantes se sentent en sécurité"

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Par Jean-Michel Darras13/12/2024 à 07:02

Un viol début novembre et plusieurs tentatives d'agressions sexuelles révélées ces dernières semaines ont secoué de nombreuses étudiantes aixoises. La ville ne reste pas les bras croisés et fait en sorte d'améliorer encore plus leur sécurité pour les rassurer.

Le viol subi le 8 novembre dernier par une étudiante sous le pont de l'Arc alors qu'elle faisait son footing a profondément choqué la communauté. Sur les groupes de discussions des étudiants aixois, d'autres rapportent avoir été victimes ces dernières semaines de tentatives d'agressions sexuelles aux abords des campus. Du coup, un climat d'insécurité grandit actuellement parmi les jeunes femmes aixoises... la ville d'Aix veut tout faire pour arranger ça !

"On a été alerté par Aix-Marseille Université sur ce sentiment d'insécurité au niveau des facultés. Ce qui s'est passé au pont de l'arc a généré une certaine inquiétude chez les étudiantes, notamment les étudiantes internationales. C'est ce qu'on a recensé, indique Kayané Bianco adjointe au maire d'Aix en charge de la vie étudiante. Dès la connaissance de ces signalements, AMU a organisé une réunion pour faire un travail de pédagogie avec les étudiants en présence de la police qui a expliqué comment faire des signalements. Car la problématique qu'on a eue, c'est que sur tous les recensements, il n'y a eu qu'une seule plainte de déposée".

 

Apaiser les tensions et identifier les "zones noires"

 

Pour rassurer les étudiantes, la ville "a renforcé les patrouilles sur le secteur et aux heures critiques", précise Kayané Bianco. Ce que nous allons aussi faire en ce mois de décembre, c'est de faire une marche technique en présence des étudiants pour identifier les "zones noires", ces zones où il manque de l'éclairage et qui génèrent un sentiment d'insécurité. On veut vraiment agir et rassurer sur ce sentiment d'insécurité. C'est un travail du quotidien, qui est fait depuis longtemps et qui est de longue haleine. Ces dernières années, on a augmenté les effectifs de la police municipale et le parc de caméras de vidéosurveillance. On est une ville dans laquelle on se sent plutôt en sécurité, mais on a eu cet événement en novembre qui a déchainé tout le monde et qui inquiète. La police travaille sur le dossier, l'enquête est en cours. On veut maintenant apaiser les tensions".

Pierre-Emmanuel Casanova, conseiller municipal aixois en charge de l'enseignement supérieur, rappelle de son côté "qu'on a une relation extrêmement forte avec les universités qui nous font remonter les problématiques. On travaille beaucoup sur ces sujets-là. À Aix, on ne se sent clairement pas en insécurité par rapport à de nombreuses villes, mais il faut rendre encore plus sur les lieux à proximité des campus. On travaille beaucoup avec Aix Conseil Étudiants sur ces sujets pour entendre ce que les étudiants attendent. On continue aussi de travailler avec l'application Umay sur des "safe places", des endroits répertoriés, des lieux où on peut se réfugier quand on se sent suivi ou en danger"

 

L'application Umay 

 

Ce n'est pas une nouveauté, l'application Umay a été lancée il y a cinq ans maintenant à Aix-en-Provence. Cette application vise à lutter contre le harcèlement de rue et l'insécurité. Elle s'est depuis énormément développée, référençant en France 6500 "safe places". De nombreuses collectivités sont désormais partenaires, dont la région Sud depuis le mois de septembre, mais aussi Transdev pour les transports sur le réseau Salon Étang côte bleue ou encore La Française des jeux.

"J'ai lancé l'application il y a 5 ans, justement à Aix, car j'y ai été moi-même victime de harcèlement de rue. Un homme me menaçait, j'ai demandé de l'aide à un vigile à l'entrée d'un bar et il m'a dit "Si vous ne rentrez pas consommer, ce qui se passe dans la rue, ça reste dans la rue!" J'ai donc eu l'idée de référencer dans une application mobile les commerces qui seraient prêts à ouvrir leur porte, à mener une action citoyenne et bienveillante. J'ai présenté mon projet à la ville d'Aix qui a de suite suivi", raconte Pauline Vanderquand, cofondatrice et présidente de l’application Umay.

Cette appli est gratuite. "Elle permet de sécuriser les déplacements en temps réel avec ses proches. Elle permet de trouver refuge dans ces commerces qu'on appelle "safe place" qui sont formés et sensibilisés à un premier niveau d'accueil des victimes de violences sexistes et sexuelles. Elle permet aussi des signalements en tant que victime ou témoin. Chaque signalement va ouvrir une prise en charge par nos équipes", précise Pauline Vanderquand.

À Aix, il y a actuellement une trentaine de "safe places" référencées. "Si des commerçants aixois veulent nous rejoindre, qu'ils n'hésitent pas à devenir "safe place" c'est gratuit, il y a juste une petite formation à faire avec nos équipes", indique la fondatrice d'Umay. On a plusieurs milliers d'utilisateurs à Aix. On voit qu'il y a une réelle utilité. Au niveau national, on a des retours quotidiennement d'utilisateurs qui ont pu se mettre en sécurité via les "safe places" ou via l'assistance. C'est difficile de travailler dans un monde qui nous montre tous les jours le danger et la violence à l'état pur. Les retours nous aident à tenir, à avoir de l'énergie, car on se dit qu'on est utile, qu'on sert à quelque chose. Je me dis que si j'arrive à sauver une femme, ça vaut le coup et aujourd'hui en France, ce sont des dizaines qu'on met en sécurité tous les jours".

 

 

 

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