“Le téléphone !” Du bout du doigt, Adeline Costantino responsable de l’école de Marseille, pointe le petit bac en plastique. Un à un, les enfants qui viennent d'arriver déposent leur smartphone. “C’est pour qu’il n’y ait pas de parasite extérieur, qu’ils puissent vraiment se concentrer sur le lien entre eux, partager ensemble”, explique-t-elle.

Installés dans des algecos sur le complexe sportif Jean-Bouin dans le 8e arrondissement, les locaux de l'association accueillent chaque jour une cinquantaine d'élèves de la 6e à la 3e du collège Roy d'Espagne. En tout, ils vont passer 12h, étalés sur la semaine, après les cours, à l'école des XV. Quatre heures de rugby, une de soutien scolaire en français, une en maths et le reste, 6h donc, dédié à des aides aux devoirs. 

 

Des devoirs et bien plus encore

 

Chaque session se fait en groupe très réduit pour que le suivi soit individualisé et donc plus efficace. Parmi les professeurs du jour, Michel, 74 ans, est un ancien ingénieur. Pour lui, "c'est essentiel de transmettre". 

"On a une relation très simple, ce n’est pas maitre à élève, c’est une relation de grand-père à petit enfant, je peux raconter les histoires comme un grand-père et du coup c ’est pas du tout la même approche, mais le résultat est à mon avis, sinon meilleur et au moins le même."

Comme pour Pierre, ici, l'objectif de tous les intervenants, bénévoles ou salariés de l'association, est de donner confiance à ses enfants au quotidien parfois difficile. "Ils savent qu'ils ont un lieu de repli pour souffler", se satisfait Adeline Costantino.

Après les devoirs, direction le terrain est là-bas aussi la mentalité est la même. Apprendre à jouer au rugby certes, mais aussi apprendre des valeurs. "Le respect de soi, d'autrui, apprendre à perdre, gérer ses émotions", liste l'éducatrice sportive Florence Villeneuve.

 

Un investissement qui paye

 

Voilà maintenant huit ans que l'école Marseillaise est ouverte. Pour chaque enfant, l’association débourse près de 5000 euros à l’année. Les familles, elles, n’ont qu’une petite contribution de 25 euros à fournir en échange. Une vraie chance pour les enfants qui intègrent le dispositif et ils en ont conscience. 

A 13 ans, Isaac fait le pitre avec ses amis, mais devant la caméra de Maritima, il insiste pour s'exprimer sérieusement. "Si je n'avais pas l'École des XV, je n'aurais pas fait mes devoirs", constate simplement le jeune adolescent.

Fort des retours et de l'évolution de ses jeunes depuis 10 ans, l'École des XV continue de se développer. Après la maison mère à Aix, puis Marseille et récemment Saint-Etienne, une nouvelle antenne vient d'ouvrir à Vitrolles. Format un peu différent cette fois, il s’agit d’un “micro-collège” en partenariat direct avec l’Éducation nationale. La section est pleinement intégrée au collège Henri Fabre. D’autres projets de développement sont en cours pour l’association, à Nice et en région parisienne.