Tout le monde à Marseille est désormais au courant que se déroule depuis le début de la semaine dans la Castellane une importante opération de police qui cible le trafic de drogue, opération baptisée sans ambiguité "Place nette XXL"
L'occasion pour Emmanuel Macron de débouler par surprise dans la cité pour y rejoindre ses deux ministres de la Justice et de l'Intérieur et aller à la rencontre des habitants durant deux bonnes heures. 

La cité de la Castellane est connue pour deux raisons, sans lien l'une avec l'autre : c'est d'abord là qu'est né Zidane, l'un des Français les plus célèbres au monde, et c'est aussi l'un des plus gros points de deal de Marseille. 

Régis Messonnier y vit depuis 20 ans avec son épouse qui y est née. Ce responsable de formation au CFA Saint-Henri tout proche s'agace que l'image de ce quartier qu'il aime tant soit toujours ramenée au seul trafic de drogue.
Et surtout que le seul service public qui s'y intéresse soit celui du maintien de l'ordre.
Car même si la présence d'un important trafic de stupéfiants n'est jamais la panacée pour les habitants du quartier qui l'abrite, ceux de la Castellane avouent s'y sentir bien et précisent que, finalement, ce dont ils souffrent le plus, c'est de la mauvaise réputation qui colle à leur lieu de vie et qui est continuellement rabâchée, tant dans les médias et discours des politiques que récurrente dans les conversations des gens de l'extérieur.

Il faut dire que contrairement à d'autres cités touchées elles aussi par le même fléau, la Castellane échappe depuis un bon moment - et pour l'instant encore - aux réglements de compte qui ensanglantent des sites comme la Paternelle, d'où une coexistence en apparence pacifique entre trafiquants et habitants. 
Mais Régis insiste surtout sur la vie de quartier qui s'y déroule, une vie riche en initiatives et en bonnes volontés mais qui est rendue invisible par le trafic. Et également aux yeux des institutions et organismes d'état, notamment ceux dédiés à l'emploi (voir vidéo).