« En net progrès, mais ne relâchez pas vos efforts », c'est l'appréciation qu'un professeur émérite "ès tri des déchets" aurait pu laisser au sujet des habitants de la métropole Aix-Marseille-Provence.

En effet, dans ce domaine, nous, habitants des Bouches-du-Rhône, nous étions, il y a encore quelques années seulement, des cancres comparés au reste du pays.  Sans être devenus des élèves modèles – n'exagérons pas - on trie désormais plus... et mieux.
Ainsi huit habitants sur dix des Bouches-du-Rhône affirment s'impliquer beaucoup plus dans cette tâche. 

Un résultat encourageant dû principalement aux efforts de la métropole : d'abord un gros travail de communication auprès de la population effectué notamment par les ambassadeurs du tri avec leur camion itinérant et son chargement d'informations, également des opérations à destination des scolaires (8000 enfants sensibilisés chaque année).

 

200 000 poubelles jaunes

Une communication complétée par la multiplication des équipements avec désormais sur l'ensemble du territoire métropolitain 200 000 bacs porte-à-porte (les poubelles jaunes mobiles déposées devant les bâtiments) et plus de 8600 points d'apport volontaire (les conteneurs en surface ou enterrés, répartis grosso modo pour moitié entre le verre d'une part et les emballages et papiers d'autre part).

Sans oublier les 10 millions d'euros d'investissements affectés à la modernisation de l'impressionnant centre de tri de l'écopôle du Jas-de-Rhodes aux Pennes-Mirabeau qui traite chaque année 44 000 tonnes de collecte sélective, nos déchets  "poubelle jaune"  (en vidéo, quelques images de la visite).
C'est dans ce site qu'il va être procédé au tri des emballages et papiers lesquels, une fois séparés, vont être acheminés vers les usines de recyclage où ils seront transformés en nouvelles matières premières.
Un process qui mixe machines industrielles (tapis roulants, trommels, lecteurs optiques...) et tri manuel effectué par 80 salariés dont 25 en insertion.

Toutefois, équipements dernier cri et infrastructures modernisées restent inefficaces sans l'adhésion des citoyens. Or, il n'y a pas si longtemps, pour trier correctement, il fallait quasiment un tuto : on pouvait jeter tel emballage mais pas les pots de yaourt, tel papier mais pas les films plastiques, de quoi décourager ceux qui n'avaient pas la patience de rechercher la bonne poubelle. 

 

Petits gestes, énormes conséquences

 

Mais depuis deux ans, tout a été simplifié, grâce au dispositif « extension des consignes de tri », une formulation technique pour désigner la simplification extrême. Désormais, tout emballage, quelle que soit sa nature, part dans la poubelle jaune. 
Deux chiffres évocateurs, le seul recyclage de 3,6 millions de tonnes d'emballages a permis d'éviter le rejet dans l'atmosphère de 2,3 millions de tonnes de CO2. Petits gestes, énormes conséquences.

Enfin, pour les réfractaires aux injonctions environnementales mais qui sont par ailleurs des amoureux de la Méditerranée, sachez qu'un papier ou emballage, même jeté en plein centre-ville et loin du littoral, a de grandes (mal) chances de terminer sa course... dans la mer. 


En vidéo, des images du centre de tri de l'écopôle Jas de Rhodes illustrant lers interviews de Roland Mouren, vice-président de la Métropole AMP en charge de la propreté , de la prévention et valorisation des déchets ; de Gérald Chaumaz, directeur d'activité tri mécanique auprès de la société Suez et de Christine Leuthy, directrice régionale Sud-Est de Citeo, un éco-organisme national chargé notamment d'aider les collectivités à réduire l'impact des emballages et papiers.