Marseille - Aix
-
Environnement
Institut de biosciences et biotechnologies d'Aix/Marseille : des résultats positifs dans la quête d'une chimie verte et d'un carburant durable3min
Par Maritima 09/09/2025 à 10:52
Profiter d’une vue imprenable à quelques milliers de pieds au-dessus de la mer et des massifs méditerranéens tout en utilisant zéro litre de pétrole semble aujourd’hui impensable. Pourtant, l’espoir de pouvoir le vivre demain continue de se développer. Des chercheurs de l'Institut de biosciences et biotechnologies d'Aix-Marseille (BIAM - CEA/CNRS/Aix Marseille Université) ont produit de l'heptane, une molécule centrale des carburants aéronautique et des solvants industriels, simplement à partir de lumière bleue et de micro-organismes.
Si les méthodes de fabrication de biocarburants de première génération à base de graine d’huile de palme ou de seconde génération à base de déchets végétaux sont connues depuis longtemps, de nouvelles méthodes (3ᵉ et 4ᵉ génération) commencent à émerger dans les laboratoires de recherche. “Au BIAM, nous faisons principalement de la recherche fondamentale”, explique l’un des chercheurs du Commissariat à l’Énergie Atomique et aux énergies alternatives (CEA) au cœur de cette expérience, Damien Sorigué. La différence avec la recherche applicative est importante. Là où la recherche fondamentale vise à comprendre comment les choses fonctionnent, la recherche appliquée, elle, vise à développer de nouvelles technologies, des applications pratiques. L’idée est donc d’abord de comprendre tout ce qu’il se passe, et non pas de l’appliquer immédiatement dans nos quotidiens.
Les résultats des expériences, publiés dans Biofuel Research Journal, ont montré des résultats satisfaisants d’un point de vue scientifique. Les chercheurs ont réussi à produire de l’heptane en cultivant deux bactéries ensemble. L'objectif est de faire pousser ensemble deux bactéries pour obtenir de l'heptane. Une bactérie est spécialisée dans la production de la matière première (acide gras), tandis que la seconde la transforme en carburant.
Le système bactérien s’est montré stable et reproductible sur plusieurs jours, indique le communiqué, une condition sine qua non pour envisager un futur passage à une plus grande échelle, puisque les résultats sont pour le moment fructueux sur des petits échantillons. L’étude a aussi montré la possibilité de réduire certains coûts : La lumière bleue permet de limiter l’utilisation d’inducteurs chimiques coûteux, et la récupération d’un heptane propre au-dessus du milieu de culture permet d’éviter des coûts de purification, révèle le communiqué de presse.
Malgré ces avancées, Damien Sorigué explique aussi que la nécessité d'utiliser cette lumière peut être un “défaut” dans certains milieux : “il peut être difficile de faire pénétrer la lumière dans des échantillons trop épais, et cela nécessite donc d’optimiser la géométrie des photobioréacteurs”. “Il faut aussi améliorer l’efficacité des cellules pour pouvoir en produire plus”, poursuit-il. Le communiqué indique qu’il faut encore trouver des solutions pour améliorer et “simplifier encore les procédés”. Autrement dit, le carburant durable et la chimie verte ne sont peut-être pas pour demain, mais les évolutions dans ce sens continuent de se multiplier depuis une dizaine d’années, et notamment à l’Institut de biosciences et biotechnologies d'Aix-Marseille, situé au CEA Cadarache sur la Cité des Énergies.
Par Alexandre Mercier
Copyright BIAM/CEA
A lire aussi

France
-
Environnement
Un bonus supplémentaire de 1.000 euros pour les voitures électriques avec une batterie européenne

Bouches-du-Rhône
-
Environnement
Le moustique tigre : bientôt avec nous toute l'année ?

France
-
Environnement
Chikungunya : plus de 300 cas autochtones cet été en France, un niveau inédit

Martigues
-
Environnement
Martigues : fermeture préventive des plages après les intempéries